Le numérique éducatif : une aide à l’apprentissage à l’école primaire ?

Le numérique a beaucoup évolué au cours de ces deux dernières décennies. C’est, de nos jours, devenu un usage quotidien dans le milieu scolaire. Avec la crise sanitaire du Covid-19, cet usage est même devenu indispensable pour tous les élèves en obligeant une remise en question des pratiques d’enseignement et d’apprentissages actuelles. De plus, le numérique n’est plus à considérer comme une matière mais plutôt comme un outil. Nous apprenons avec le numérique et cela peu importe la matière. L’école numérique recouvre un large ensemble d’équipements, comme la salle informatique, le Tableau Blanc Interactif, les tablettes, les logiciels d’appels, les cartables électroniques remplaçant les livres ou encore les Espaces Numériques de Travail.

Numérique éducatif : comment le définir ?

L’école contient de nombreux éléments numériques permettant ainsi de parler de numérique éducatif. Dans les années 1970, le numérique était déjà présent au sein du système éducatif à travers ce qui était appelé les “plans informatiques”. Avec la loi de 2013, le Ministère de l’Education National fait en sorte d’inclure une formation à l’utilisation des outils et des ressources numériques au sein de l’école notamment avec l’investissement dans les équipements et les ressources éducatives. Depuis 2020, ce sont devenus des “plans numériques” afin de ne pas se limiter au seul outil qu’est l’ordinateur mais à l’ensemble du matériel à disposition.


Dans les programmes scolaires de 2018 ainsi que dans le Socle Commun de Compétences et de Connaissances, les compétences numériques sont des éléments essentiels du parcours scolaire des élèves ainsi que de l’insertion professionnelle et la vie citoyenne. Dès le cycle 1, c’est par la copie au clavier, la manipulation de la souris etc. que l’élève commence à s’approprier les outils numériques. En cycle 2, ils se familiarisent avec les logiciels, notamment de traitements de texte, de programmations, et les recherches sur Internet tout en s’initiant à l’usage responsable de ce dernier. Cette progression continue au cycle 3 avec le travail collaboratif, l’habitude aux sources documentaires dans le monde numérique et la recherche d’informations dans divers domaines. L’utilisation du numérique dans l’écrit augmente avec l’usage des dictionnaires et encyclopédies virtuelles. Le numérique devient présent dans toutes les matières et sous diverses formes. Toutes ces compétences seront certifiées en fin de cycle 4 avec la certification PIX (remplaçant la certification B2I).


L’ENT, ou Espace Numérique de Travail, a été mis en place pour contribuer au numérique éducatif. Son essor commence avec l’arrêté du 30 Novembre 2006. C’est un ensemble de services numériques mis à dispositions des différents acteurs du milieu scolaire (élèves, professeurs, famille…) et permet de structurer le numérique éducatif comme les échanges entre les usagers, voir le cahier de textes et les notes, prendre des rendez-vous par exemple.

L’école inclusive

Le numérique éducatif est un outil permettant l’inclusion scolaire des élèves. L’école inclusive, terme apparu depuis la loi de 2005, vise à assurer une scolarisation de qualité pour tous les élèves par la prise en compte de leurs besoins éducatifs particuliers (BEP) et de leurs singularités.

Pour faciliter cette inclusion numérique, et ainsi personnifier les apprentissages, se base sur l’intelligence artificielle (IA) afin de créer une différenciation en adéquation avec les besoins, temporaires ou non, des élèves. Ces logiciels permettent à ces derniers une auto-évaluation, des entraînements adaptés en fonction des diagnostics selon les niveaux et/ou besoins. 

De nombreux dispositifs sont à disposition des élèves comme les ressources Edu-up pour les élèves à besoins particuliers comme les dys et les autismes allant de la maternelle aux BTS depuis 2021. Il y a également les banques de ressources numériques éducatives (BRNE) qui offrent la possibilité d’un accès aux savoirs aux élèves venant du CM1 à la 3ème. Le dispositif “Devoirs Faits”, lancé en 2018, propose une aide instantanée sur les savoirs du collèges aux élèves en difficulté à faire leurs devoirs et ainsi leur fait gagner en autonomie.

Le numérique éducatif : une aide au développement de l’autonomie pour permettre une continuité ?

Le numérique éducatif peut aider à développer l’autonomie chez les élèves en suscitant chez eux une motivation. Celle-ci est extrinsèque puisqu’elle est due à un changement de support et d’activités principalement “fondées sur le jeu, l’exploration et les interactions entre pairs.” Une nuance peut tout de même être apportée : une fois l’effet de nouveauté passé, la motivation peut ne plus être aussi importante. De plus, il est toujours plus efficace d’utiliser le numérique pour des travaux de groupe en collaboration ainsi que de manière régulière.

Le numérique permet également une attention davantage soutenue de la part des élèves dû à des activités variées, des supports pédagogiques innovants et ludiques. Cela entraîne un regain de motivation.

 

L’ENT est énormément sollicité depuis l’année dernière de par la crise sanitaire. C’est pourquoi le numérique permet une continuité pédagogique à la maison. Le travail en distanciel oblige les élèves à être autonome, responsable et persévérant. Ce changement de modalité a contribué à une évolution de l’apprentissage avec pour objectif d’ ”amener un apprenant, qui n’est pas devant vous, à apprendre”. Le numérique éducatif a comme particularité l’inversion des rôles, phénomène d’autant plus marqué dans l’enseignement à distance. L’élève devient acteur et autonome dans son apprentissage. C’est pourquoi les activités doivent être motivantes afin d’éviter le désintéressement de l’élève. Il est important de préciser que le numérique en lui-même n’aide pas les élèves à apprendre mais c’est bien les pédagogies entraînées par celui-ci qui leur permet d’acquérir des compétences.

Les inconvénients

Le numérique éducatif a de nombreux avantages malgré tout des inconvénients ont été mis en lumière par des chercheurs. En effet, même si le numérique offre beaucoup de possibilités ce n’est pas toujours concrètement mis en place à cause d’un décalage entre les moyens disponibles des établissements scolaires et les moyens préconisés par le gouvernement. Contrairement à ses voisins européens, la France montre un retard considérable en matière de matériel numérique comme la présence de seulement 12 ordinateurs pour 100 élèves. Ces derniers sont généralement moins performants que ceux qu’ont les élèves chez eux. A cela, s’ajoute le manque de formation des enseignants qui pour 70% se forment sur leur temps personnel par manque de formation initiale. Un nombre d’entre eux ne perçoit qu’un usage essentiellement bureaucratique. De plus, la France connaît un retard en termes d’intégration des TIC (Technologies de l’Information et de la Communication) dans les pratiques de classe. 

L’impact de cet outil sur la motivation est à nuancer. En réalité, l’effet constaté aujourd’hui est finalement modeste et en lien avec la tâche à réaliser. Par exemple, une tablette numérique à l’école peut être motivante pour lire et non pour écrire. D’autant plus, le numérique est principalement perçu par les élèves comme un outil de loisir que de travail. Les concepteurs de logiciel ont un rôle important sur la motivation de ces derniers, en essayant de créer une situation trop motivante, l’élève perd l’attention de par l’effet de surcharge (musique, image, animation, son…).

Des recherches ont été réalisées concernant l’impact du numérique sur les risques psycho-sociaux dont sont sujets les élèves. Par exemple, une modification des visions des rapports sociaux, un renfermement sur soi, des troubles du sommeil, addiction aux écrans, augmentation du risque de myopie… sont des éléments à prendre en compte lorsque l’on demande aux élèves de travailler sur le numérique.

Bibliographie :

 

Victoire Demée, Léonie Magré, Laure Trichet et Laura Verniolle.

Ex M1

Laisser un commentaire