L’évaluation par le numérique : 3 outils d’évaluation formative pour les 3 cycles

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Depuis la loi de refondation du système éducatif de 2013, l’utilisation du numérique apparait expressément dans les bulletins-officiels des cycles du premier degré comme apprentissage obligatoire. Un plan numérique de près d’un milliard d’euros permettra, sur trois ans, d’équiper les établissements en matériel informatique pour rendre les TICE (Technologies de l’Information et de la Communication pour l’Enseignement) accessibles à chacun.

Dans ce contexte, quelle place et quel intérêt peut prendre l’évaluation par le numérique ?

 

 


Retrouvez-nous le vendredi 28 avril 2017 au gymnase situé à côté de l’ESPE de Vannes à partir de 14h ! 

Accédez aux points essentiels abordés lors de notre présentation en consultant notre Prezi en cliquant ici. 


 

L’évaluation par le numérique : 3 outils d’évaluation formative pour les 3 cycles

I – Partie scientifique

 

A – Les différents types d’évaluation

« On peut être contre les notes, difficilement contre l’évaluation », G. De Vecchi. [Aider les élèves à apprendre]

L’évaluation semble une nécessité dans le système éducatif, ne serait-ce que pour mesurer les progrès d’un élève et estimer le chemin qu’il lui reste à parcourir. Un enseignant prend en permanence une foule d’informations concernant ses élèves qu’il utilise sans cesse pour adapter son enseignement au plus juste. On distingue 3 principaux types d’évaluation dans une classification qui n’est ni parfaite ni exhaustive.

L’évaluation diagnostique

Elle permet à l’enseignant de connaitre le niveau de ses élèves avant de débuter sa séquence.

Qu’elle soit formelle ou informelle, on y mesure les pré-acquis, on y observe les disparités entre élèves. Selon sa forme, elle permet aux élèves de faire un point sur leurs propres connaissances et de réactiver certains savoirs avant de se lancer dans un apprentissage.

Bien que cette évaluation soit essentielle et qu’elle puisse se faire via des outils numériques, nous ne la traiterons pas dans ce dossier.

Les outils que nous présentons ici (Je valide, TACIT et QuizzYourSelf) peuvent cependant tout à fait être utilisés à des fins d’évaluation diagnostique.

L’évaluation formative

Elle intervient à la suite des activités de découverte.

Il est difficile de donner une définition équivoque à l’évaluation formative car son nom peut induire en erreur : elle ne sert pas nécessairement qu’à se former mais donne, plus largement, des renseignements sur l’avancement des élèves. Elle présente souvent un double objectif : permettre à l’élève de découvrir de nouvelles notions (à ce titre, elle est un réel temps d’apprentissage) ET mesurer ses réussites et ses difficultés (à ce titre, elle permet à l’élève de se former et à l’enseignant d’adapter la suite de sa programmation). Utilisée dans une logique de responsabilisation des élèves, elle donne des repères à l’élève comme à l’enseignant qui réajuste son violon en fonction d’objectifs déterminés en amont.

L’évaluation sommative

Souvent sanctionnée par une note, elle intervient à la fin des apprentissages. On y évalue la somme (d’où son nom) de connaissances acquises en y faisant correspondre un chiffre ou un palier permettant de comparer les élèves à la moyenne de classe.

Cette évaluation est aujourd’hui de plus en plus mal perçue car peu efficace et stigmatisante. Nous détaillerons les limites de ce type d’évaluation dans la partie suivante.

 

B – Les limites de l’évaluation sommative

L’évaluation sommative cherche à rendre compte de l’état de compréhension des notions et l’acquisition des compétences vues en classe pendant la séquence en notant l’élève. Toutefois, ces compétences sont observées à un moment donné, et chaque élève a son temps d’acquisition, ce qui biaise les représentations, surtout si l’on rajoute les contraintes de temps, d’espace, du niveau de difficulté de questions, des supports ou des comportements à adopter lors de l’évaluation. Pour que celles-ci témoignent davantage de la réalité, il faut que l’enseignant mette en place des évaluations différenciées adaptées aux groupes de besoins préétablis, tout en veillant à ce que le niveau de chaque contrôle soit identique selon leurs compétences allouées. L’élève, se retrouvant seul devant sa copie, peut être désemparé et perdre tous ses moyens, car il sait que l’on attend quelque chose de sa part, et ce, même si les compétences évaluées sont à sa portée.

Ce stress peut avoir des répercussions sociales lors d’une épreuve validant un diplôme. L’élève subira généralement des pressions venant de son entourage, notamment de la famille, et plus particulièrement de ses parents qui sont préoccupés pour l’avenir de leurs enfants. Ce schéma peut alors se répéter lorsque les élèves deviendront parents et renverseront la situation. Cette pression agit fortement sur le comportement des élèves et ces derniers peuvent perdre confiance en leurs compétences, jusqu’à se mettre en échec inconsciemment.

C – Les instructions officielles des trois cycles

Dès l’école maternelle, les outils numériques sont introduits aux élèves. Ils trouvent tout d’abord leur place dans le domaine 1 « Mobiliser le langage dans toutes ses dimensions » puisqu’ils permettent aux élèves de s’entraîner à l’écriture. Ensuite, dans le domaine 3 « Agir, s’exprimer, comprendre à travers les activités artistiques », la photographie et les arts numériques sont cités au même titre que la peinture, la sculpture, le dessin, etc. Enfin, les outils numériques sont mentionnés dans le domaine 5 « Explorer le monde » puisqu’ils permettent de produire des images et d’effectuer des recherches sur des sites Internet grâce à la médiation du maître. La manipulation d’une souris d’ordinateur ou d’une tablette numérique participe également à ce cinquième domaine d’apprentissage. Un accent est également porté dès le cycle 1 sur le sens donné à une utilisation adaptée de ces outils agissant en réseau et permettant de communiquer à distance.

La transversalité de l’utilisation des outils numériques aux différents enseignements est encore davantage perceptible à la lecture des programmes des cycles 2, 3 et 4 dans lesquels il en est fait mention dans chacun des cinq domaines qui composent le socle commun de compétences, de connaissances et de culture.

Au sein du domaine 1 « Les langages pour penser et communiquer », les langages mathématiques, scientifiques et informatiques trouvent leur place parmi les quatre types de langage étudiés. Un sens à leur apprentissage est donné. Ainsi, l’étude des langages informatiques permet de :

  • Comprendre leur rôle dans la programmation des outils numériques et dans la réalisation des traitements automatiques de données ;
  • Connaître les principes de base de l’algorithmique et de la conception des programmes informatiques ;
  • Créer des applications simples.

L’usage des outils numériques est également mis en avant dans le domaine 2 « Les méthodes et outils pour apprendre » pour leur contribution à la production d’écrits personnels et collaboratifs et à la recherche, au traitement et à la diffusion d’informations. Mais une attention particulière est également portée au développement d’une attitude éthique et responsable à travers l’utilisation de ces outils : prise de distance critique et d’autonomie face à une information, respect des règles sociales et des droits d’auteur et conscience de l’existence d’une identité numérique. C’est pourquoi les outils numériques apparaissent également dans le domaine 3 « La formation de la personne et du citoyen ».

Le domaine 4 « Les systèmes naturels et les systèmes techniques » a pour objectif de donner à l’élève les fondements de la culture mathématique, scientifique et technologique. Afin de le familiariser avec le monde technique, le fonctionnement d’un certain nombre d’objets et de systèmes techniques est étudié afin de permettre à l’élève de lui-même en concevoir et en réaliser. De cette façon, il prend connaissance des évolutions de la science et de la technologie, de nos visions du monde et de l’impact de l’activité humaine sur l’environnement. A ce titre, les outils numériques font également partie du domaine 5 « Les représentations du monde et de l’activité humaine ».

 

D – Avantages et limites des TICE à l’Ecole

Afin d’attester de l’acquisition des compétences enseignées au cours de la séquence que l’on souhaite évaluer, il est important de comprendre comment l’élève intègre ces nouveautés. Ainsi, cherchant à évoluer vers une méthode évaluative numérique, il faut analyser l’apprentissage par l’utilisation des TICE.

Des études ont montré que l’utilisation des outils numériques dans l’apprentissage peut affecter la mémorisation de la leçon par les élèves. En effet, ils doivent, en plus d’assimiler les notions, penser à utiliser le clavier, cliquer sur des boutons pour tourner la page, revenir en arrière, cliquer sur un lien hypertexte… Mais avec une habitude de travail, il a été remarqué que les nouveaux médias utilisés captent davantage l’attention des élèves tout en favorisant leur mémorisation sur le long terme. Grâce à cette meilleure compréhension, les résultats scolaires sont en nette progression.

L’utilisation des TICE permet également aux élèves d’adopter une attitude de travail positive, ce qui favorise l’accélération des apprentissages en diminuant le temps d’apprentissage d’environ un tiers temps selon Eduscol, dans son rapport sur les enjeux pédagogiques du numérique. Ceci est dû notamment au fait que cette méthode d’apprentissage soit interactive et mélange différents modes de travail, que ce soit individuel, mutualiste ou bien encore collaboratif.

Toutefois, l’enseignant doit veiller à ce que le support multimédia soit adapté et utile pour l’apprentissage. Une vidéo complexe ou n’ayant pas un but plus approfondi qu’un texte (version papier) ne sera pas aussi bien retenu. De plus, ce n’est pas le logiciel ou le support utilisé qui favorise l’apprentissage, mais la façon dont ce dernier est utilisé, ce qui explique l’intérêt de donner du travail en rapport avec la diffusion (exemple d’une vidéo) en même temps que le visionnage afin de ne pas tomber dans l’abus d’attrait, qui transformerait alors la séance en jeu vidéo, et risquerait de perdre tout sens pédagogique.

Pour ce faire, il est important que l’enseignant garde son droit de liberté pédagogique, tout en utilisant le pouvoir du numérique, articulant de manière autonome son cours et le numérique, et non pas en se faisant dicter sa manière de travailler en fonction de ce support.

Afin de contrer les mésaventures éventuelles que pose le numérique, le cours peut être imprimé à tout moment et à la demande. L’accès théorique illimité qu’offre ce support aux sources d’information est à expliciter aux élèves, et l’enseignant devra les guider dans l’immensité qu’est internet, en veillant à contrer tout contretemps ou tout site malveillant et mal venu pour des enfants de leurs âges.

 

II – Trois outils au service de l’évaluation formative dans les trois cycles

 

A – Cycle 1 : Je valide, une application pour tablette numériques

Présentation

L’évaluation en maternelle ne se révèle pas des plus simples. Chronophage, elle peut également amener les enseignants à se questionner sur l’utilité du livret d’évaluation en fin d’année scolaire.

Afin d’y remédier et de rendre l’élève davantage acteur de son évaluation, ABC-Applications s’est inspiré des cahiers de réussite et de progrès et a développé « Je valide », une application destinée principalement aux tablettes numériques.

Grâce à elle, l’élève peut s’autoévaluer. S’il a acquis les compétences nécessaires, il peut valider des « items », autrement dit des compétences, préalablement définis par l’enseignant. Mais il lui est également possible de faire de simples essais, à son rythme. Il pourra conserver des traces de ses progrès en utilisant le micro, l’appareil photo ou la caméra de la tablette, sans l’intervention d’un tiers, et les consulter à tout moment.

En utilisant l’application « Je valide », l’élève comprend ce qui est attendu de lui et peut mesurer ses évolutions tout au long de l’année et ce qui lui reste à accomplir. Tout cela s’effectue de façon ludique : les progrès réalisés par l’élève sont symbolisés par un dragon qui grandit.

Quant à l’enseignant, il peut suivre les progrès de ses élèves sans qu’aucune connaissance approfondie du numérique ne lui soit nécessaire pour pouvoir se servir de l’application. Très simple d’utilisation, elle est également entièrement modulable : l’enseignant peut choisir et ordonner les « items » qui lui paraissent nécessaires d’être validés par ses élèves, et ce dans un souci d’adaptation aux différents publics (cycle, classe unique, classe bilingue, enseignement spécialisé, etc.).

« Je valide » permet également de transmettre les réussites des élèves à leurs parents par courriel sous forme d’un document PDF regroupant les photos des productions de leur enfant. L’application permet également d’imprimer un bilan succinct, sans photographie, pour le dossier scolaire de l’élève mais aussi de transmettre les données de l’élève à l’enseignant suivant. Ces différentes possibilités de transmission des données participent ainsi à réaliser des économies de temps, de manipulations, de papier et d’encre.

Disponible sur l’App Store au prix de 7,99 euros et régulièrement mise à jour, l’application « Je valide » a été conçue pour iPad, iPhone et iPod Touch, en concertation avec des enseignants de maternelle.

Fonctionnement

Espace professeur

Lors du premier lancement de l’application, un message de bienvenue s’affiche à l’écran et indique à l’utilisateur qu’il faut accéder à l’espace professeur pour créer des comptes enfants.

L’espace professeur se distingue de l’espace enfant par son fond orange. Plusieurs onglets y sont proposés :

  • l’onglet « Enfants »,
  • l’onglet « Ecole »,
  • l’onglet « Items »,
  • l’onglet « Stats »,
  • l’onglet « Avancé »,
  • l’onglet « Infos ».

L’onglet « Enfants »

L’onglet « Enfants » permet à l’enseignant de créer de nouveaux comptes enfants, de modifier ou de supprimer des comptes déjà existants et d’exporter un ou tous les comptes enfants vers d’autres applications ABC-Applications. Il n’existe aucune limite quantitative dans la création de comptes enfants. Aussi, chaque élève dispose de son propre compte illustré par une photo de lui ou un avatar.

D’autre part, l’onglet « Enfants » permet de générer les bilans des élèves pour l’administration mais également pour les parents sous forme de fichiers PDF, de vidéos ou de journaux de bord.

L’onglet « Ecole »

L’onglet « Ecole » est utile pour renseigner les informations concernant l’école. Ces informations sont ensuite utilisées lors de la création des fichiers PDF.

L’onglet « Items »

L’onglet « Items » permet à l’enseignant d’ajouter, de modifier, de changer l’ordre ou de supprimer les sections et les items qui leur sont rattachés.

Des items ont été prédéfinis par les créateurs de l’application. Il existe également des bases d’items toutes prêtes qui sont mises à disposition sur le site web de ABC-Applications. Mais l’idée est que, en début d’année, le conseil des maîtres se réunisse pour décider des items à travailler dans l’année dans chaque classe. Chacun des enseignants pourra également personnaliser lui-même ces items, les enrichir avec du son, des vidéos, des exercices… de façon à les rendre plus compréhensibles.

L’onglet « Stats »

L’onglet « Stats » permet à l’enseignant d’avoir une vision globale de la classe pour les items sélectionnés afin de savoir si chacun des items est acquis, en cours d’acquisition ou non acquis pour l’ensemble des élèves. Il est possible de réaliser un export dans un fichier CSV de ces données afin de les importer dans un tableur.

L’onglet « Avancé »

L’onglet « Avancé » permet à l’enseignant d’effectuer des sauvegardes des données pouvant être transmises par email puis, si nécessaire, de les récupérer par l’application afin de réaliser une restauration. Le professeur des écoles peut aussi décider, à travers cet onglet, d’effacer tous les comptes enfants ou de remettre la base des items à son état d’origine ou de choisir parmi cinq bases proposées (Française, Anglaise, Québécoise, Suisse ou Montessori).

C’est également dans cette zone que l’enseignant peut renseigner son nom, le nom de sa classe et de l’école, informations qui sont utilisées lors de la création des bilans.

Enfin, plusieurs options de configuration sont disponibles dans l’onglet « Avancé », dont la possibilité de :

  • protéger l’accès à l’espace professeur,
  • activer la fonction permettant aux enfants de faire lire par un synthétiseur vocal le texte des items,
  • activer une gestion bilingue des titres des sections et des items,
  • mettre en place une gestion multi-niveaux de la classe,
  • créer des groupes A-B-C-D-E d’élèves,
  • choisir le type d’illustration qui représente le progrès des enfants (le dragon, l’escalier ou l’arbre) ou de ne pas en utiliser.

L’onglet « Infos »

L’onglet « Infos » contient les remerciements et des liens pour contacter ABC-Applications.

Espace enfant

Au lancement de « Je valide », l’application s’ouvre par défaut en mode enfant représenté par un fond bleu (un bouton situé en haut à droite permet l’accès à l’espace professeur). L’élève clique alors sur sa photo ou son avatar pour accéder à son compte personnel. Il y retrouve les diverses sections, représentées chacune par une couleur, et les différents items qui leur sont rattachés. Il peut également y consulter l’ensemble de ses documents (photos ou enregistrements sonores) et l’illustration de ses progrès représenté par l’évolution de son dragon.

Après avoir sélectionné un item, une fenêtre apparaît permettant à l’élève :

  • de mettre l’item en statut « en cours d’acquisition » avec la possibilité de prendre une photo ou de faire un enregistrement sonore (boutons orange),
  • de faire une dictée à l’adulte (icône du clavier situé en haut),
  • de valider l’item en le passant en statut « acquis » (bouton vert avec un pouce levé).

 

B – Cycle 2 : TACIT, un outil d’évaluation de la compréhension de la lecture

Présentation

TACIT (Testing Adaptatif de Compréhension de l’Implicite des Textes) est un logiciel d’évaluation formative visant à mesurer la compréhension de l’implicite des textes et à remédier aux difficultés de lecture pour des apprenants du CP au lycée général ou lycée professionnel. Ce logiciel a été créé et développé par les chercheurs Centre de Recherche en Psychologie, Cognition et Communication CRPCC de l’Université de Rennes 2, l’une d’entre eux étant enseignante chercheuse à l’ESPE de Bretagne sur le site de Saint-Brieuc. La plateforme d’accueil de ce logiciel est donc basée dans une université.

Ce logiciel est payant et fonctionne sous forme de jetons permettant de débloquer des séries de textes à étudier pour une année et pour une classe de 40 élèves maximum. Un jeton coûte 36€.

Intérêts et limites

Le programme TACIT postule que les compétences cognitives concourant à la lecture n’ont de but et de sens que par une compréhension pleine du texte, tant sur les informations explicites qui y sont écrites que sur les informations implicites qu’il recèle et qui sont bien souvent plus inaccessibles pour des élèves en difficulté face à la lecture. Il convient de rappeller que savoir lire ne se résume pas à savoir décoder, savoir orthographier et utiliser les règles de grammaire ; de nombreuses personnes en sont capables sans pour autant réellement comprendre le sens profond d’un texte.

Développé en collaboration avec une orthophoniste, TACIT permet de déjouer les difficultés extratextuelles pour ne travailler que sur le sens des textes. L’enseignant comme l’élève pourront, pour s’affranchir de certaines difficultés, ajouter un repère visuel de segmentation des mots, des syllabes, modifier la taille, la police, l’espacement des caractères. Le logiciel propose également une police plus accentuée mieux adaptée aux troubles dys.

Les textes et exercices existant pour l’ensemble des niveaux du CP au lycée, nous pouvons noter l’intérêt d’une continuité de l’utilisation de TACIT, notamment pour le passage d’un cycle à l’autre, ainsi que pour la souvent problématique liaison CM2 – 6ème.

Notons que l’élève répond aux questions sous forme de QCU (Question à Choix Unique), il ne travaille donc pas l’écrit et l’orthographe. Des avis négatifs sont émis par certains enseignants pour cela.

Un outil numérique modulable

Les difficultés de lecture étant différentes pour chaque élève, pour chaque niveau, pour chaque texte selon ses spécificités, le programme TACIT et son utilisation numérique individuelle permet une différenciation importante ciblant très fortement les notions les plus fragiles pour chaque élève.

Travailler en classe ou en groupe

Le choix est donné à l’enseignant d’utiliser le programme en classe entière ou de ne le réserver qu’aux élèves en difficultés lors d’Activités Pédagogiques Complémentaires ou de travail en groupe de besoin. Il peut ensuite imprimer les statistiques d’utilisation de TACIT pour proposer, hors programmes, des explications ou exercices écrits ou oraux en cohérence avec les points faibles ciblés par le logiciel.

En classe entière, il sera demandé de faire passer à tous les élèves une même série de 20 exercices balayant les différents domaines de l’implicite (reprises nominales, pronominales, ellipses, prolepses, analepses, …). Les résultats de ces exercices permettront au logiciel de jauger les difficultés de chacun, étape nécessaire pour proposer ensuite les textes et les exercices les plus adaptés. Notons que pour tous les exercices proposés par TACIT, l’élève est assuré de pouvoir lire et répondre à son rythme.

Travailler en autonomie

Un élève peut travailler les exercices TACIT depuis l’ordinateur de son domicile. Il doit alors accepter la règle de ne pas être aidé, les réponses ne venant pas de lui altérant les calculs du programme et faussant les exercices suivants qui ne seront plus aussi bien adaptés. Il est donc essentiel que l’enseignant parvienne à présenter le programme comme une aide et un outil de progression et non comme l’objet d’une évaluation sommative pouvant être stigmatisante.

Quelle liberté pour l’enseignant ?

Ne pouvant choisir les textes, l’enseignant bénéficie d’une relative liberté de paramétrage du logiciel. Il garde, par exemple, la possibilité d’ajouter des indices en mettant en valeur une partie du texte (un accord, un mot, un terme de la consigne) permettant d’orienter la lecture de l’élève sans pour autant prémâcher son raisonnement. L’enseignant pourra également faire varier le nombre d’exercices pour privilégier un raisonnement approfondi mais cognitivement exigeant.

Les résultats classent automatiquement les élèves en 10 paliers de A à J. cette note n’est en aucun cas reproductible dans un carnet de scolarité : elle ne vise qu’à donner une échelle de maîtrise d’une compétence précise (par exemple, déceler si Steph le narrateur est un homme ou une femme en repérant les indices grammaticaux).

Résultats

Selon la carte d’utilisation publiée sur le site officiel de TACIT, le programme est utilisé dans plus de mille classes (dont près de 800 dans les quatre départements bretons) ainsi que dans quelques classes en Inde, Corée, Australie, Suisse ou au Canada.

Le logiciel n’existant que depuis la rentrée 2009, il est difficile de connaitre les résultats du dispositif sur la durée et plus encore dans le cas où un élève l’aurait suivi sur plusieurs années. Cependant, la multiplication des classes où le logiciel est employé progresse fortement et témoigne d’un engouement réel pour cette méthode innovante. Les forums enseignants montrent également une large satisfaction de la part des enseignants qui utilisent le logiciel. D’autres enseignants sont plus sceptiques, essentiellement par rapport à l’aspect numérique qui pourrait induire un « effet zapping » de la part de l’élève, ou encore vis-à-vis du QCU qui permet à un élève d’avoir parfois la bonne réponse en ayant répondu au hasard.

C – Cycle 3 : QuizzYourSelf, un outil de création de quizz en ligne très modulable

Retrouvez notre questionnaire sur la Renaissance en CM1 réalisé à l’aide de QuizzYourSelf en cliquant ici.

 

Présentation

QuizzYourSelf est un site internet permettant à tout enseignant de créer gratuitement des supports d’évaluations diagnostiques, formatives ou sommatives. Essentiellement présentées sous la forme de QCM, certaines questions peuvent tout de même contenir des textes à rédiger dont le nombre de caractères maximum est déterminé au préalable par l’enseignant.

Intérêt

L’intérêt principal de ce support réside dans son adaptabilité et sa capacité à accueillir sur le questionnaire des liens vers des vidéos, des images, des textes, des sons, d’autres sites web. C’est par l’accès à ces documents variés que nous pouvons parler d’évaluation formative.

Un élève peut travailler dans la plus grande autonomie, les énoncés de chaque question indiquant précisément la marche à suivre, les documents à consulter. Aucun temps n’est imparti ce qui permet à chaque élève d’avancer à son rythme.  Selon le choix de l’enseignant, l’élève peut vérifier avoir accès à ses résultats, soit après chaque question soit à la fin du questionnaire.

QuizzYourSelf est également une bonne façon d’adopter une pédagogie différenciée. Le nombre de questions, la longueur d’un paragraphe réponse, la complexité d’un document font qu’il est facile et rapide, en partant d’un même questionnaire de base, de l’adapter en fonction des besoins spécifiques des élèves.

Partage

Concernant le partage, l’enseignant peut choisir d’ouvrir son questionnaire en diffusant un lien d’accès par mail, sur un blog ou sur un padlet. Il peut également créer un QRCode qui, imprimé, permettra à l’élève d’accéder au questionnaire via une tablette.

Correction

Lors de la création du questionnaire, s’il s’agit de réponses à choix multiple, l’enseignant peut indiquer la ou les réponses correctes. Chaque élève ayant achevé et validé son questionnaire enverra directement ses résultats qui pourront être corrigés automatiquement. A l’échelle de la classe, quand tous les élèves ont répondu au questionnaire, l’enseignant peut consulter des statistiques pour savoir quelles questions ont posé le plus de difficultés au plus grand nombre d’élèves.

Limites

La critique principale que l’on peut adresser à QuizzYourSelf réside dans le recours quasi-systématique aux QCM. Critique généralement faite au numérique, la rédaction s’efface au profit de réponses binaires ne témoignant pas avec justesse du degré de compréhension de l’élève.

 

Ex M1

17 thoughts on “L’évaluation par le numérique : 3 outils d’évaluation formative pour les 3 cycles

  1. Marion Daury

    Faut-il abandonner les systèmes de notation /10, /20 ?

    • Matthieu LE MOAL

      D’autres systèmes peuvent sans doute être explorés.
      J’ADE : logiciel éduscol propose quatre couleurs : acquis, en voie acquisition, ….
      PIDAPI en propose 6

  2. Mathieu FOUCHER

    Pensez vous que les élèves vont réussir à prendre ces évaluations au sérieux?

    • Matthieu LE MOAL

      OUI : l’ambiance de travail s’établit en fonction de la classe et de l’enseignant. Les élèves doivent simplement prendre l’habitude de ce genre d’évaluation.
      Une étude scientifique a été faite et montre qu’ils s’y adaptent vite. Source dans notre partie I – B

  3. Marie Le Guern

    Ce système d’évaluation se révèle t-il plus efficace que l’actuelle notation (sur barème /20 /10) et cerne t-il tout autant les difficultés rencontrées chez l’élève?

    • pyjouan

      Je retourne la question : La notation actuelle (barème /10 / 20) permet elle de cerner les difficultés rencontrées par les élèves ?

    • Matthieu LE MOAL

      D’autres systèmes peuvent sans doute être explorés.
      J’ADE : logiciel éduscol propose quatre couleurs : acquis, en voie acquisition, ….
      PIDAPI en propose 6

  4. Emeline Goinard

    Evaluation diagnostique, formative ou sommative…?

    • Matthieu LE MOAL

      Diagnostique : mesurer ce que les élèves savent déjà pour savoir d’où partir
      Formative : pendant laquelle on acquiert de nouvelles connaissances / compétences
      Sommative : au terme de la séquence pour vérifier les connaissances acquises

      Une définition plus approfondie à suivre en partie 1

  5. LE TETOUR Manon

    En quoi l’utilisation des tablettes au Cycle 1 peut-elle être au service de l’éducation ?

    • Matthieu LE MOAL

      Les tablettes (et surtout les applis) permettent, par exemple, de faire travailler les élèves par atelier en relative autonomie.
      Plusieurs applis existent et permettent des activités très variés : albums jeunesse sur tablette, jeux de mémoire, outil de dessin, lecture de quelques mots, lecture de sons ….

  6. Rosenfeld Lola

    L’utilisation du numérique introduit-elle une nouvelle façon de considérer l’évaluation, oui bien s’agit-il simplement d’utiliser de nouveaux outils pour servir les même objectifs ? En d’autres termes : le numérique permet-il de faire évoluer la façon de penser l’évaluation ?

    • Matthieu LE MOAL

      Les deux sont possible : il est tout à fait facile de créer des QCM numériques : correction automatique mais même méthode que sur papier.
      Les outils que nous allons étudier permettent d’évaluer autrement. Bien sûr pas pour remplacer mais compléter les évaluations papier.

  7. Aurélie Loisel

    Quels sont les intérêts de l’évaluation formative ?

    • Matthieu LE MOAL

      Elle permet de cerner la démarche de l’élève, sa rapidité, son aisance à se documenter…..
      C’est surtout une activité qui n’est pas perçue par les élèves comme un « contrôle » mais comme un temps de travail en classe.

  8. Gaëlle LE TRIONNAIRE

    Qu’est ce que J’ADE ??

    • Matthieu LE MOAL

      J’ADE : J’Aide au Développement des mes Elèves.
      C’est un logiciel mis à disposition des enseignants sur Eduscol permettant de faire des évaluations par le biais du logiciel.
      Nous devons encore le tester : affaire à suivre.

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