Les « jeux sérieux » à l’école : un apprentissage ludique ET efficace?

Qu’est-ce qu’un jeu sérieux?

Aussi appelé « serious game » en anglais , il allie jeu et apprentissage, se basant sur l’utilisation d’un système de jeu pour acquérir des connaissances en tout genre. Ils peuvent être de plusieurs types: jeux de plateaux ou jeux vidéos pour n’en citer que deux ! Son principal intérêt serait d’assimiler des connaissances tout en s’amusant.

Mais quelle est son histoire?

Le concept même des jeux sérieux, à l’époque connus sous son appellation anglaise, a été introduit dès les années 1970 par le chercheur américain Clark. C Abt.  A l’origine, ils étaient intimement liés à l’avancée informatique. Selon l’article de recherche « Serious Games : Faites vos jeux ! » de Michel Hélène et Mc Namara Peter, l’un des premiers serious game serait le Whirlwind du  MIT ! Ce jeu est utilisé par les pilotes de ligne afin de s’entraîner à maîtriser diverses situations de vol, et cela sans prendre de risques réels. Ces entraînements seront immédiatement reconnus et adoptés au vu de leurs résultats très positifs.

 En parallèle, les jeux vidéos se démocratisent dans les années 80! On verra alors apparaitre le phénomène des simulateurs tout publique tel que le célèbre “flight simulator”. Mais il faudra attendre les années 2000 avant que les jeux sérieux prennent une place bien plus important dans l’enseignement et le domaine de la formation professionnelle.

 

Une utilisation en classe…

     Afin d’en savoir plus à propos de son utilisation en classe, il suffit de se référer dans un premier temps au code de l’éducation. L’article L131-2 indique ainsi qu’il est primordial de favoriser l’accès au numérique auprès des élèves. Les jeux sérieux tels que Lalilo ou le jeu de plateau des Planètes de la Lecture, pour n’en citer que deux, permettent aux élèves de travailler divers points tel que le français ou les mathématiques. La programmation peut elle aussi être abordée dès le cycle 1 grâce à Bee-Bot et bien d’autres jeux.

     Le site d’éduscol propose lui aussi des pistes de jeux sérieux utilisable dans la classe. Ils peuvent être des jeux symboliques, d’exploration, à règles ou bien même de construction

 

 

À propos de son efficacité…

     Ces Serious Games pourraient se révéler d’une grande aide pour les enfants dyslexiques. Selon une étude britannique, ils auraient même un effet sur leur cerveau et permettraient une rééducation de certaines de ces zones, facilitant leur apprentissage de la lecture! D’ailleurs d’autres études citées dans cet article publié par le Futura-Science indiquent que les jeux et leur pratique modérée auraient de nombreux bénéfices! Certains peuvent améliorer la vision, d’autres la concentration mais ils stimulent également l’attention des joueurs…

Pourtant, leur efficacité reste encore controversée! Sébastien Hock-Koon explique lors d’un de ses séminaires à Poitiers que jouer demande un certain investissement quant à la compréhension de ses règles, empiétant alors sur le temps d’apprentissage des connaissances visées.

Passer du E-Learning à un jeu sérieux 

     Commençons par une petite définition du concept d’E-Learning, également traduit par “la formation sur internet” — le “e” désignant une interface numérique. Comme son nom l’indique, il s’agit d’exercices à réaliser sur internet afin d’acquérir de nouvelles connaissances et aptitudes, ou des les consolider! Un de leurs plus grands avantages serait qu’ils permettent aux utilisateurs d’aller à leur rythme, et ainsi de reproduire les exercices proposés autant de fois qu’ils le souhaitent d’atteindre le niveau de formation visé. Les domaines sont divers et variés mais aucun aspect ludique n’est présent…

Dans ce cas, que faudrait-il ajouter au E-Learning pour concevoir un jeu sérieux?

L’un des principes majeurs pour transformer un contenu dit « E-Learning » en un jeu sérieux est la “gamification”. Cela consiste à y incorporer des éléments et des mécanismes présents dans les jeux vidéos, dans le but de le rendre plus ludique. Ci dessous, vous retrouverez une liste non-exhaustive de ces éléments:

  • L’ajout de mini-jeux pour séparer les séquences d’apprentissages
  • Marquer l’avancement de l’exercice avec un élément graphique (ex: une jauge)
  • Marquer la fin de l’exercice avec animation graphique (ex: feu d’artifice)
  • Personnaliser les dialogues avec le prénom de l’apprenant
  • Ajouter 1 ou 2 personnages, tel que des avatar 3D, qui vont parler à l’apprenant.

 

Ecrit par: Hélène Charneau, Maryna Hennebelle, Sylvain Gourret

 

Sources images:

Ex M1

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