Les réseaux sociaux : de la prévention pour un usage responsable!

Les réseaux sociaux : de la prévention pour un usage responsable!

Les réseaux sociaux appartiennent dorénavant au quotidien des jeunes enfants puisque ceux de 1 à 6 ans passent environ 4h30 par semaine sur internet. Quant aux plus âgés ( 7 à 12 ans), ils sont connectés pendant 6h10 en moyenne et cela au débit d’heures de sommeil ou de pratique sportive. En effet, les enfants sont nombreux à posséder tablette, smartphone ou ordinateur à la maison, sans un contrôle assidu des parents sur l’usage de ces technologies. Une étude de la Commission Nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) met en lumière une connexion autonome des enfants dès l’âge de 8-9 ans pour jouer en ligne ou encore regarder des vidéos. Enfin, pour la plupart des réseaux, l’âge minimal requis pour une inscription est 13 ans, mais il est très facile de mettre un âge factice, personne n’en saura rien, sauf la personne concernée. Selon la CNIL, 18% des moins de 13 ans ont leur propre compte (avec l’accord des parents à 97%) et 11% des élèves sont connectés au primaire. Face à ce constat, il est pertinent d’incorporer dans la construction du citoyen au sein de l’école primaire une prévention et l’apprentissage d’un usage critique et responsable des réseaux sociaux. Cela participe ainsi à l’enseignement moral et civique, à l’éducation aux médias et à l’information et à la construction de citoyens éclairés. 

Les risques des réseaux sociaux 
  • Cyber-harcèlement

Le harcèlement correspond à une violence répétitive qui peut être verbale, physique ou encore psychologique, qui est marquée par un rapport de domination et une volonté de nuire à autrui. Il peut s’étendre aux réseaux sociaux, aux sms, aux appels et devient alors du cyber-harcèlement, le caractère privé des messages le rend difficile à être détecter et accentue la dangerosité de la situation. Avec l’existence du cyber-harcèlement, les violences sont continues entre la vie quotidienne, la maison et l’école. 

C’est pourquoi les risques des réseaux sociaux et les dangers doivent être connus par les professeurs pour prendre en compte ces paramètres dans la lutte contre le harcèlement. 

Les chiffres mettent en valeur la gravité de la situation et la nécessité de prendre en charge cette lutte :

D’après une enquête présentée dans le document de l’éducation nationale Le harcèlement, pour l’arrêter, il faut en parler : 

“En 2017, 18 % des collégiens déclarent avoir subi au moins une atteinte via les réseaux sociaux ou par téléphone portable (usurpation d’identité, vidéo humiliante ou diffusion de rumeurs). 7 % des collégiens déclarent avoir subi plusieurs atteintes, insultes ou humiliations par les réseaux sociaux ou par téléphone portable, ce qui s’apparente à du cyber-harcèlement. Il est davantage subi par les filles (8 % contre 6 % pour les garçons) et les élèves de troisième. »

Les conséquences du cyber-harcèlement et du harcèlement en général sont graves et se manifestent de façons différentes à court et long terme. Cette situation d’oppression conduit les élèves au décrochage, à un mal-être profond et parfois même à une dépression, à une mise à l’écart social. Le harcèlement peut engendrer de la somatisation comme marque extérieure d’un mal-être intérieur. Dans les cas les plus graves, il peut aboutir à des envies suicidaires voire même à l’acte lui-même. 

  • Fake-news 

Si le phénomène de fake-news désignait à l’origine des informations à caractère humoristique, il prend aujourd’hui une autre tournure. Avec le développement des réseaux sociaux, les fake news correspondent davantage à de fausses informations prenant l’apparence de vraies nouvelles. Celles-ci circulent sur internet et peuvent participer à des théories complotistes. Selon un sondage Ifop (Institut Français d’Opinion Publique) publié en 2018, 9% des Français et 16% des Américains pensent que la Terre est plate. Les enfants étant plus insouciants, sont susceptibles d’être davantage réceptifs à ce genre de fausses informations. C’est pourquoi, il semble important de développer la pensée critique dès le plus jeune âge. C’est essentiel pour que l’enfant puisse apprendre à se méfier du monde qui l’entoure, à se protéger des mauvaises influences du web, permettant ainsi de devenir un citoyen responsable. D’autant plus qu’aujourd’hui, 40% des français s’informent via les réseaux sociaux et notamment facebook : site largement en proie aux fakes-news. 

Pour faire face aux risques : la prévention 

Comme mentionné précédemment, les enfants en école élémentaire sont de plus en plus amenés à utiliser le numérique, que ce soit pour un usage pédagogique personnel. La présence de tous ces dangers doit donc faire l’objet d’une réelle action préventive auprès des élèves. Aujourd’hui, il est de plus en plus fréquent que les enseignants utilisent les réseaux sociaux en classe comme outils pédagogiques. Le rôle de l’enseignant est donc primordial, en lien avec celui des parents. Cette prévention peut passer par divers moyens : des vidéos éducatives comme le propose le site Vinz et Lou. Certaines vidéos portent notamment sur les fake news, sur la diffusion d’informations personnelles ou encore sur la dépendance à internet etc. Ce sont de courtes vidéos, animées et donc ludiques, pouvant facilement attirer l’attention des enfants et ainsi leur faire passer un message important. On peut aussi, afin de marquer et de parler davantage aux enfants, leur montrer des vidéos “chocs”  issues du site du gouvernement du ministère de l’éducation nationale, de la jeunesse et des sports avec des reconstitutions mettant en jeu des élèves d’école élémentaire. Les enfants peuvent ainsi se sentir davantage concernés.

https://www.youtube.com/watch?v=6SlD5kKiBFg

D’autre part, il est possible de faire des ateliers avec les élèves concernant les recherches d’informations et surtout la recherche des sources délivrant les informations : sont-elles fiables, issues d’articles sérieux voire scientifiques ? Les auteurs de l’article ou du document ont-ils vérifié les propos amenés ? Le guide des questions à se poser face à une information sur le site du gouvernement peut être un fil conducteur pour aider les élèves à se familiariser avec le vrai du faux, à se poser les bonnes questions et ainsi à développer leur sens critique. Cette notion est très importante et est d’ailleurs intégrée dans les programmes d’enseignement moral et civique : au cycle 2 “Construire l’esprit critique : apprendre à s’informer (…) développer les aptitudes au discernement et à la réflexion critique”. Au cycle 3, l’éducation aux médias et à l’information vient appuyer l’importance de sensibiliser les élèves sur ce sujet. En outre, l’association e-Enfance propose un programme “Les super-héros du net” permettant de sensibiliser les élèves aux risques et dangers liés à internet, pour des élèves dès le CE2 jusqu’au CM2.

Aussi, afin d’investir les élèves le plus possible et les rendre acteurs de cette sensibilisation, on peut les faire participer aux campagnes de prévention contre le harcèlement par exemple, en leur faisant créer des affiches pour des concours. L’affiche ci-contre a été réalisée par les élèves du collège Centre le Creusot (académie de Dijon ). Elle a reçu le prix « Non au harcèlement  » en 2020 et s’est classée dans la catégorie meilleure affiche du cycle 4. 

 

 

 

L’EMI est à mettre en lien avec certains parcours éducatifs. En effet, le développement de l’esprit critique face aux fakes news est primordial pour garantir un usage responsable et éclairé d’internet et plus particulièrement des réseaux sociaux. Ceci est donc en corrélation directe avec le parcours citoyen. De plus, le cyber-harcèlement touche la santé des élèves et est donc adossé au parcours santé. La sensibilisation à ce sujet est donc une problématique de santé prioritaire pour instaurer un climat propice aux apprentissages et au développement de chacun. L’éducation aux médias et à l’information est un enjeu crucial permettant ainsi de former des cybercitoyens avertis sur leurs responsabilités. La prévention est un moyen de prévenir les difficultés psychologiques, sociales, physiques liées au cyberharcèlement. En ce qui concerne la prévention des fake-news, l’élève apprend à se cultiver et à s’informer de manière juste et précise. L’enseignant se doit de mettre en place cette prévention, tout en travaillant avec les parents dans un principe de coéducation, car il s’agit là aussi de prévenir les parents face aux risques auxquels sont exposés leurs enfants. Les cas de cyberharcèlement doivent être gérés en partenariat avec la communauté éducative.

RAYER Tiphaine, GRIMAUD Adèle, BERÇON Lucie.

Ex M1

Laisser un commentaire