Le tableau blanc interactif en classe, quel intérêt ?

Depuis quelques années, il y a une volonté d’introduire le numérique à l’école. Ainsi, nous avons vu apparaître les Tableaux Blancs Interactifs dans les classes, de la maternelle à l’université. Un TBI est un tableau relié à un ordinateur et un vidéoprojecteur. C’est un dispositif qui augmente l’interactivité entre les élèves et leurs professeurs.

Quels sont les intérêts de cette technologie à l’école ?

1. Qu’est-ce qu’un TNI/TBI ?

• Définition et caractéristiques
• Le numérique à l’école : programmes
• Avantages et inconvénients

2. Quels sont les apports pédagogiques pour l’enseignement ?

• Préparation/structuration des leçons
• Concentration/participation des élèves
• Une large gamme de supports pour différentes matières
• Limites

3. Du côté des élèves

• Motivation et interaction
• Familiarisation aux TIC
• Les élèves en difficulté/situation de handicap

Source : http://www.rosiers-egletons.com/mairie-2/mairie/vie-scolaire.html

Depuis quelques années, les TNI (tableaux numériques interactifs) se développent de plus en plus dans les écoles. Ces outils mis en place dans de nombreuses écoles dans le cadre des TIC et TICE sont très appréciés, de par leurs larges possibilités de travail, et leurs effets positifs sur les élèves. En France, leur arrivée s’est faite timidement, et a grimpé de façon significative depuis les années 2010. Le taux d’utilisation attendu des surfaces interactives dans les classes françaises est d’environ 30% en 2018. Dans ce dossier, nous nous concentrerons surtout sur l’usage des Tableaux Blancs Interactifs. Quel est l’intérêt pour les professeurs des écoles d’avoir un TBI (tableau blanc interactif) dans leur classe ? Améliorent-ils vraiment leur manière d’enseigner ? Certains enseignants sont enthousiastes et impatients. Au contraire, d’autres sont plutôt sceptiques quant à l’efficacité et l’utilisation des TBI. Il est donc également utile de se demander quels impacts les TBI ont sur les élèves, et également sur les élèves en difficulté ou en situation de handicap.

1. Qu’est-ce qu’un TNI/TBI ?

• Définition et caractéristiques

En France, les TNI (tableaux numériques interactifs) ont mis un certain temps à se diffuser. C’est en 2004 que la SDTICE (Sous-direction des Technologies de l’information et de la communication pour l’éducation) lance une opération appelée TBI-PrimTICE qui a mis en place plus de 2000 TNI dans les écoles primaires en 4 ans.

La progression des TNI dans les écoles en France s’est accélérée avec le « plan de développement des usages numériques à l’École » présenté par Luc Chatel à la fin de l’année 2010, afin d’élargir la possibilité d’enseigner et d’améliorer la personnalisation et le suivi des élèves.

Beaucoup de conseils Généraux et Régionaux ont mis en œuvre des plans d’équipement en inscrivant les TICE dans leurs dépenses pour répondre au plan numérique de Luc Chatel.

Depuis 2015, François Hollande a mis en œuvre un plan numérique et a annoncé qu’un milliard d’euros sera consacré à celui-ci sur 3 ans. Il souhaite équiper toutes les écoles, collèges et lycées d’outils numériques dont les TNI et mettre en place un programme de formation au numérique pour tous les enseignants et personnels de l’Éducation.

Malgré ces démarches, la France est encore loin des plans de déploiement de d’autres pays comme le Royaume-Uni. En Grande-Bretagne, 98% des établissements du secondaire sont équipés de TBI et 100% pour les écoles primaires.

Les TNI (tableau numérique interactif) sont des systèmes permettant de projeter l’écran d’un ordinateur sur une surface à l’aide d’un vidéoprojecteur et ainsi d’agir sur cette surface à l’aide de la souris de l’ordinateur, d’un stylet ou avec un doigt selon les types. Certains sont utilisés avec des logiciels (Open-sankoré par exemple) facilitant la prise en main et l’utilisation.

On distingue plusieurs formes de tableaux numériques :

→ Les TBI (tableau blanc interactif) qui ont un vidéoprojecteur intégré à la surface numérique. Ils sont fixes ou mobiles dans les classes, possèdent des micros pour diffuser les sons de vidéos ou musiques et évitent l’ombre des individus au tableau. Ils représentent un coût d’environ 2000 euros. Il existe 2 principaux types de TBI utilisés dans les écoles : Le SMART BOARD et l’Activ BOARD (utile pour les jeunes élèves car tactile, difficile d’utiliser le stylet).

→ Les VPI/VNI (vidéoprojecteur interactif / Vidéoprojecteur numérique) qui s’adaptent à n’importe quelle surface blanche (mur ou tableau blanc traditionnel). Ces systèmes transforment n’importe quelle surface blanche en surface interactive grâce à la technologie qui est contenue dans le vidéoprojecteur et son stylet. C’est une solution moins onéreuse mais contrairement eu TBI, les ombres des utilisateurs seront visibles sur la surface de projection.

→ L‘écran tactile qui n’a pas de vidéoprojecteur car c’est une tablette interactive au format tableau.

Les tableaux numériques contribuent à la mise en place des contenus pédagogiques dans les classes de manière interactive. Les utilisateurs peuvent accéder à internet et de nombreux logiciels conçus dans le cadre des enseignements et exclusivement pour l’utilisation du TNI. Les enseignants et élèves ont accès à une large palette d’action qui peut rendre le travail plus efficace et plus rapide. Ils peuvent ainsi annoter et modifier des documents, surligner, faire des formes, mettre des couleurs, faire glisser des fichiers, grossir une portion d’image. De plus, ils ont la possibilité de garder en mémoire des pages, des vidéos et des liens Internet pour les retrouver à un autre moment où les envoyer sur une plateforme comme l’ENT de l’école.

• Le numérique à l’école : programmes

Aujourd’hui, alors que nous sommes dans une société où la technologie devient omniprésente, l’utilisation des outils numériques est devenue une priorité de l’Éducation Nationale, ce qui amène les directeurs d’école à se tourner vers leurs municipalités pour équiper leurs établissements.

L’utilisation des tableaux numériques est une manière de faire entrer l’École dans l‘ère numérique d’après la loi d’orientation et de programmation pour la refondation de l’école de la République du 8 juillet 2013. Cette loi a pour objectif de préparer chaque élève à une responsabilité citoyenne vis-à-vis du numérique et de les former à la maîtrise de ces nouvelles technologies.

Le numérique fait partie intégrante des nouveaux programmes et l’Éducation Nationale souhaite que cela soit intégré dans toutes les disciplines. Elle souhaite par ailleurs lutter contre les inégalités en permettant à tous les élèves de bénéficier d’une aide personnalisée en diversifiant les outils numériques et pédagogiques comme les TNI.

Concernant le socle commun, le numérique est particulièrement présent dans le Domaine 2 : « Les méthodes et outils pour apprendre ». En effet, il est stipulé que l’élève doit apprendre à utiliser avec discernement les outils numériques de communication et d’information qu’il côtoie au quotidien. De plus, les outils numériques sont utilisés pour échanger et communiquer. Ainsi, l’élève développe une culture numérique.

• Avantages et inconvénients

L’utilisation d’un tableau blanc interactif comporte de nombreux avantages, selon les enseignants et leurs élèves. Tout d’abord, cet outil est adapté à l’âge des élèves, et peut intervenir dans toutes sortes d’activités, de la maternelle au CM2 : rituels du matin au cycle 1, sciences, exercices de français ou de mathématiques… Les cours sont ainsi plus ludiques et la pédagogie de l’enseignant s’en trouve donc transformée.  En effet, les enfants, désireux de se servir de cet outil innovant, participeront davantage aux activités en classe. Ces tableaux stimulent l’intérêt des élèves et développent leur interactivité. 96% des enseignants utilisant des TBI constatent une réelle augmentation de la motivation de leurs élèves.  L’outil le plus connu des tableaux interactifs est surement l’accès aux ressources d’Internet, et la possibilité d’intégrer des vidéos, sans avoir besoin d’une télévision ou de lecteurs DVD.

Mais pour un enseignant, l’usage d’un TBI ne s’arrête pas là.  Le fait d’avoir la possibilité de sauvegarder ses cours et de pouvoir les réutiliser à n’importe quel moment permet au professeur des écoles de mieux s’organiser et de gagner du temps. De plus, ses élèves seront moins dispersés et plus concentrés. L’enseignant pourra donc plus facilement augmenter les moments de travail en groupe, et améliorer la collaboration et l’entraide entre ses élèves. Le numérique faisant partie intégrante des nouveaux programmes, l’utilisation d’un TBI va permettre aux élèves de se familiariser avec un ordinateur et Internet. Utiliser un TBI contribuera à accroître l’intérêt des élèves pour ces ressources numériques. Enfin, un TBI permet aux enseignants de varier à son gré ses méthodes d’enseignement. Un plus également pour la nature… l’utilisation d’un TBI économise fortement les photocopies, et le gaspillage de papier.

Mais l’utilisation de cet outil ne comporte pas uniquement des avantages. Premièrement, le prix d’un TBI est d’environ 2000 euros, ce qui explique le faible développement de tels outils en France. De plus, l’apprentissage des logiciels des tableaux se fait durant des formations d’une à deux semaines, et celles-ci sont très couteuses. Au départ, il existe une réelle difficulté pour l’enseignant et les élèves à s’en servir. De plus, l’utilisation prolongée de l’écran est très fatigante. Bien que les TBI permettent un accès illimité à Internet, les enseignants doivent faire attention à ne pas se disperser…

     2. Quels sont les apports pédagogiques pour l’enseignement ?

• Préparation et structuration des leçons

Au premier abord, l’utilisation d’un TBI peut sembler contraignante pour l’enseignant. En effet, la prise en main n’est pas forcément évidente et l’enseignant doit repenser plusieurs de ses disciplines afin de créer des supports adaptés et interactifs. Ce basculement de méthode entrainera donc une surcharge de travail dans un premier temps. Cependant, une fois le système apprivoisé, les enseignants affirment que le TBI est un réel gain de temps dans la préparation des leçons et la structuration en classe. En effet, il n’y a plus besoin d’écrire les consignes au tableau ou d’attendre que les élèves cherchent le bon document à la bonne page d’un manuel, tout est déjà projeté sur le tableau numérique. Un des avantages majeurs d’utiliser le TBI lors d’une séance est le fait que le travail réalisé sera enregistré sur l’ordinateur. L’enseignant pourra donc revenir plus tard sur cette séance pour analyser son déroulement, et décider de retravailler le sujet de cette séance quand il le souhaite, s’il se rend compte que certaines notions n’ont pas été comprises.

• Concentration et participation des élèves

Le laboratoire LUTIN a publié en 2011 une étude qu’il a réalisé à la demande du Ministère de l’Éducation Nationale, de la Jeunesse et de la Vie Associative et du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche. Cette étude s’intéresse à la lecture, en milieu scolaire et sur tableaux numériques interactifs. La lecture sur TBI a été comparée à la lecture sur ordinateur en faisant des tests avec des élèves de CP et de 6ème. La conclusion de cette étude est que l’usage d’un ordinateur (et donc d’un support individuel) est plus favorable à l’apprentissage des élèves de CP. Les élèves peuvent en effet travailler à leur rythme et sont davantage concentrés sur la tâche qu’ils ont à réaliser.

Cependant, une recherche scientifique du BECTA (British Educational Communications and Technology Agency) parue en 2005 a montré que 99 % des enseignants pensent que le TBI augmente la motivation de leurs élèves. L’étude a aussi montré que le rythme en classe était beaucoup plus dynamique, avec une plus grande place à la participation des élèves.

Les élèves sont rendus plus attentifs par l’utilisation des TBI, pour autant cela ne veut pas dire qu’ils ont compris tout ce qui leur est enseigné. En effet, les résultats des élèves aux évaluations ne sont pas meilleurs, même après plusieurs années d’utilisation du TBI dans les classes.

Son utilisation permet d’enseigner différemment et de créer une certaine motivation chez les élèves. Il ne faut pas pour autant que tous les enseignements soient faits de façon magistrale à l’aide du TBI, au détriment du travail en groupes par exemple.

• Une large gamme de supports pour différentes matières

Chaque fabriquant de TBI propose un logiciel bloc-notes. Il est toute fois possible de télécharger d’autres logiciels permettant de travailler une discipline particulière. Ces logiciels ne sont pas forcément prévus pour être utilisés sur TBI mais fonctionnent généralement bien. Tous les logiciels proposés ne sont pas toujours gratuits.

Pour l’enseignement des mathématiques il existe par exemple le logiciel Instrumenpoche dans lequel on peut retrouver des outils virtuels de géométrie.

Certains sites proposent des applications à télécharger ou à consulter en ligne. C’est notamment le cas du site appliPla.net où se trouvent des applications pour les mathématiques et le français utilisables à l’école primaire. Le site rdri-tni est lui encore plus complet puisqu’il regroupe des activités pour chaque disciplines de l’école primaire, et classées par cycle.

Le logiciel Lectra peut être utilisé en français pour faire un travail sur la lecture.

Google Earth est un logiciel très utile en géographie, tout comme Celestia qui est un logiciel qui permet d’observer le système solaire en temps réel.

Un logiciel qui peut être utilisé en sciences est par exemple Pulmo, qui permet de comprendre le fonctionnement de l’appareil respiratoire.

Les TBI permettent aussi de diffuser des vidéos qui pourront être exploitées dans les différentes disciplines.

Il existe de nombreux logiciels téléchargeables gratuitement ou non qui permettent d’apporter d’autres support en classe. Cependant ces logiciels sont surtout là pour illustrer des notions vues lors d’une leçon ou pour permettre aux élèves de s’entraîner.

• Limites

Cependant, on observe des limites quant à l’utilisation d’un TBI. En effet, ce dispositif n’est pas toujours l’outil le mieux adapté en fonction du contenu des apprentissages. De plus, si tous les cours sont dispensés à l’aide du TBI, il y a un risque que les élèves se désintéressent des cours « classiques » dans leurs prochaines années de scolarisation. Ainsi, ce dispositif doit garder un usage ponctuel, avec pour but de rendre plus intéressants et interactifs certains sujets.

Le grand nombre de ressources présentes grâce au TBI (internet par exemple) peut également être une source de dispersion pour l’enseignant, qui doit donc rester vigilant. Les enseignants déplorent aussi un manque de formations à l’utilisation du TBI, qui se trouvent souvent démunis lors des premières utilisations. En effet, très peu reçoivent une formation spécifique, ils doivent donc apprendre seuls, par tâtonnement ou en recherchant sur internet. Cela freine une utilisation optimale du TBI.

D’autre part, malgré la numérisation de certains manuels scolaires par les maisons éditions, les enseignants souhaitent retrouver davantage d’interactivité. En effet, dans la plupart des matières, les éditeurs ont simplement numérisé les pages. Le témoignage d’une enseignante nous informe qu’elle considère qu’il s’agit d’un outil qui n’a pas encore développé tout son potentiel. Elle explique que les enseignants attendent davantage du manuel numérique, comme des vidéos, des exercices interactifs, ou bien des supports auditifs pour des textes en français par exemple.

3. Du côté des élèves

• Motivation et interaction

L’usage en classe d’un tableau interactif a un effet positif sur les élèves. En effet, l’utilisation d’un TBI stimule grandement les élèves. Ils sont plus enthousiastes et impliqués dans les leçons, et donc seront moins dispersés.  Comme dit plus haut dans l’article, 96% des enseignants ont constaté une réelle augmentation de la motivation des élèves depuis l’installation de cet outil dans leur classe. En effet, les élèves développent un grand intérêt car cet outil est extrêmement attractif pour les nouvelles générations.

Beaucoup d’enseignants ont remarqué une hausse de la participation de leurs élèves dû à l’utilisation du TBI. Les élèves ont un grand désir d’aller au tableau pour l’utiliser. Ils perdent donc le stress et l’appréhension de parler devant un groupe. L’enseignant peut également faire le choix de faire travailler ses élèves en petit groupe, afin de favoriser l’interaction entre les élèves.

• Familiarisation aux technologies de l’information et de la communication (TIC)

Les instructions officielles des programmes de 2016 insistent sur la place du numérique à l’école. Le but étant de familiariser les élèves à l’utilisation d’Internet et d’un ordinateur, on retrouve une démarche qui prend en compte les outils numériques tout au long de la scolarité. Cela va de la connaissance des différents éléments composants un ordinateur, à la réalisation de dessins numériques, l’utilisation de logiciels de bureautique ou de programmation, jusqu’à une sensibilisation à la recherche sur Internet et aux réseaux numériques. Les élèves sont aussi confrontés à différents outils : ordinateurs, tablettes, tableaux numériques… Ainsi, ils deviennent des utilisateurs éclairés de ces nouvelles technologies et apprennent à les utiliser à leurs avantages.

• Les élèves en difficulté ou en situation de handicap

Dans le cas d’enfants présentant des difficultés, des troubles de l’apprentissage, ou qui sont en situation de handicap, le TBI peut leur permettre de valider les mêmes compétences que les autres élèves, en étant plus à l’aise pour travailler sur un écran tactile que sur une feuille.

Certains élèves ayant des difficultés d’attention se centrent mieux sur le propos de l’enseignant, qui ne fait plus d’aller-retour entre le tableau et son ordinateur. On note aussi que ces élèves réussissent mieux à faire ressortir leurs idées grâce au TBI, car en gardant une trace écrite du travail effectué, les élèves n’ont plus à réaliser une double-tâche (par exemple écouter une consigne et la prendre en note).

Pour certains élèves en situation de handicap, l’accès aux documents utilisés en classe se fait le plus souvent par le biais du numérique, après avoir été adaptés. D’autre part, le numérique permet de diminuer la fatigue cognitive, car il prend le relais des élèves pour compenser une partie de leurs troubles, favorisant ainsi leur attention sur les apprentissages.

Par exemple, pour des élèves avec des troubles de la vision ou de l’audition, le TBI peut servir à utiliser des images associées à des sons, à proposer des fichiers sonores comportant de la musique ou du texte, à agrandir les caractères, les images ou encore à augmenter le contraste. De la même manière, le TBI peut être utilisé par des élèves avec des difficultés de motricité, qui peuvent directement écrire avec leur doigt sur l’écran. Tandis que pour des élèves dyspraxiques, le stylet sera plus simple à utiliser que la souris d’un écran d’ordinateur. Il existe un convertisseur d’écriture tactile qui transforme les écrits en format texte.