Suède

L’établissement public de Sankt Pers Skola – Sigtuna

(extrait du rapport de stage janvier 2019)

En Suède, l’école est obligatoire de 6 ans à 15 ans. Pendant cette période, le système éducatif suédois met au cœur de ses préoccupations la confiance en soi et les besoins des élèves. A cet effet, il exige un environnement qui respecte en permanence les valeurs de tolérance, d’égalité et d’inclusion. Les élèves doivent évaluer eux-mêmes leurs compétences et leurs besoins individuels, ce dont ils font part aux adultes responsables une fois par an jusqu’au grade 5 (équivalent 6ème). Cela évite que l’élève subisse les désagréments d’une éventuelle stigmatisation avant qu’il soit assez mature pour les comprendre et si besoin lui permet de se défendre. C’est donc seulement au grade 6 (équivalent 5ème), qu’apparait un système de notation avec six lettres allant de A à F, qu’on remarquera bien moins différenciateur qu’un système de notation sur vingt points. D’un point de vue légal, on appréciera le code de l’éducation, qui à la hauteur de ses exigences, impose une variété de dispositifs réactifs et dynamiques de soutiens personnalisés allant d’une aide supplémentaire pour le groupe classe à un professeur particulier parlant la langue native d’un élève allophone.

L’établissement public de Sankt Pers Skola a donc la responsabilité d’articuler tous ces droits d’élèves. C’est une école de taille moyenne comprenant 540 élèves dans une petite ville de 7200 habitants situés à 50 kilomètres de Stockholm. Comme dans toutes les écoles publiques primaires, les acteurs ont une grande latitude décisionnelle. Par exemple, la directrice choisit, embauche et évalue le corps enseignant. Ce dernier a le choix des notions spécifiques à inculquer tant qu’elles sont conformes aux grandes thématiques présentes dans le programme. Les élèves sont maîtres de leurs apprentissages.

En Suède, la bienveillance du professeur envers ses élèves est primordiale. C’est pour répondre à cette optique qu’il est de coutume pour l’enseignant de materner sa classe.

D’ailleurs, en Suède, on ne dit pas difficile mais élève demandant plus d’attention que les autres.

Plus important encore, les Suédois ont pour principe que le respect de l’élève envers l’adulte est le reflet de la valeur qu’il lui reconnait. Plus clairement, il n’existe pas de grands principes tels que : un enfant quel qu’il soit doit respecter un adulte quel qu’il soit. Au commencement de toutes relations, les deux êtres sont égaux et ne doivent rien à l’autre. Il revient donc à l’adulte de construire lui-même son autorité et d’inspirer le respect de ses élèves.

Dans les faits, construire une relation de confiance avec les élèves en trois semaines en vue d’amorcer la création d’un environnement propice aux apprentissages est un défi de taille à considérer sérieusement en amont. J’ai opté pour un usage parcimonieux d’une autorité éloquente strictement non verbale pendant mes séances et une posture d’observatrice en dehors aidant systématiquement les élèves à la demande.

Dans notre classe de grade 2 (équivalent CE2), la déclinaison de ces principes en pratique est encore plus explicite. Le côté maternel est reflété dans les marques de tendresse des maitresses, généreusement distribuées. L’égalité est tangible grâce au respect de la parité des sexes, la classe est donc composée de 12 filles et de 12 garçons. On observera aussi que le niveau de tolérance en Suède est bien plus élevé qu’en France. Effectivement, les élèves ont une grande liberté de mouvement pendant les apprentissages. Certains comportements seraient considérés en France comme une transgression aux règles de vie de classe. En termes d’inclusion, on rendra compte du fait que les élèves ayant un comportement diagnostiqué comme particulièrement difficile sont en conséquence, répartis dans chacune des classes. C’est pour cette raison que dans notre classe d’affectation, nous pouvons compter au moins 5 élèves demandant constamment beaucoup d’attention et 4 élèves qui en demandent de 5 temps en temps. Ce qui représente près de 40% des élèves en capacité de perturber la classe, autrement que par de simples bavardages intempestifs et par conséquent de désorganiser les apprentissages à tout moment.

SIGTUNA, Février 2012

Nous avons réalisé notre stage en Suède à Sigtuna, à 50 km au Nord de Stockholm: http://www.sigtuna.se/

Bien que ce soit une petite ville (environ 7000 habitants), elle reste très attractive pour les touristes principalement l’été. En effet, historiquement Sigtuna était une ville importante pour les Vikings ! Ce qui attire également le tourisme, aussi bien l’été que l’hiver, est le grand lac qui relie Stockholm à Uppsala. On peut y faire du patin et du ski de fond l’hiver et se baigner ou naviguer l’été.

Nous avons été hébergées dans un studio de 27m², qui nous a coûté 1000€ pour les deux semaines pour deux personnes.

Nous avions près de chez nous une supérette, mais il y a également un supermarché un peu plus important à 15mn de bus. On trouvait également dans le bourg, de nombreux cafés et salons de thé.

Nous sommes restées 2 semaines. Nous avons été reçues dans 3 écoles dont 2 principalement au centre de la ville, chacune dans une classe différente:  St Pers Skola pour les enfants de 6 à 13 ans et St Olof pour les élèves de 14 à 18 ans. Nous étions à 5 min à pied de notre école. L’école commençait à 8h10 et se terminait entre 13h00 et 14h00 selon les classes. Le midi les enseignants mangent avec leur classe, mais toutes les classes ne mangent pas ensemble : de 10h30 à 11h30.

La langue de scolarisation est le Suédois. La première langue étrangère est l’anglais et lorsqu’ils arrivent à St Olof, ils ont le choix entre le français, l’allemand et l’espagnol. Le choix du français représente un très faible pourcentage d’élèves.

En classe (surtout dans les premières années), les élèves ne parlent que suédois. Cependant, les professeurs d’accueil ont été très présentes pour nous expliquer (en anglais) ce qu’elles allaient faire pendant leurs séances, ainsi que le fonctionnement de la classe et de l’école.

Nous avons également passé une journée à Josefinaskolan : c’est une école qui cherche à articuler les enseignements intellectuels et l’exercice d’activités artistiques et manuelles. Les élèves y apprennent le français dès leur première année de scolarisation et progressent vite.

Deux d’entre nous travaillaient sur la comparaison du système d’évaluation entre la France et la Suède. Pour cela, nous sommes intervenu en grade 1 et 2 ( 7 et 8 ans). La troisième travaillait sur l’interdisciplinarité des langues et du sport en France et en Suède. Pour cela, elle est intervenue en grade 3, 5, 7 et 9 (de 9 à 15 ans).

Il est également intéressant de travailler sur l’autonomie des élèves dans les classes suédoises : l’observation de la vie de la classe est très enrichissante et permet une bonne comparaison avec ce que nous connaissons en France.

Si vous choisissez cette destination, n’hésitez pas à prévoir des vêtements très chauds. Nous avons eu entre -5°C  et -20°C tout le temps. Il faut également savoir que la Suède est un pays riche et que le coût de la vie est plutôt élevé. Pour ce qui est des repas, l’école nous offrait ceux du midi. Le rythme quotidien change beaucoup de celui de la France : comme nous l’avons dit plus haut, le repas du midi se fait entre 10h30 et 11h30 et celui du soir vers 18h00. Cela s’explique en partie par le fait qu’il fait nuit très tôt. La monnaie est la couronne suédoise: 1 SEK = 0.1135€       1€ = 8.80 SEK.

Les Suédois sont très accueillants. Nous avons été vraiment bien reçues, aidées et conseillées lorsque nous avions des questions.

Il est possible de visiter Stockholm sur une journée en partant de Sigtuna, on y accède en bus et train en un peu plus d’une heure.

Nous espérons que cela vous aura un petit peu plus éclairé sur cette destination.

Nous vous souhaitons un bon stage !

Salomé, Aurélie et Chloé

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