Mon fauteuil à l’école

Barnabé un enfant sur ses deux roues à l’école…
Il s’appelle Barnabé, il a 8 ans. Barnabé a perdu l’usage de ses jambes tout petit à la suite d’un triste accident. Mais c’est un vrai combattant. Ses principales armes pour vivre avec son handicap, son courage et sa determination. Soutenu par sa famille, Barnabé met tout en oeuvre pour vivre comme tous les enfants de son âge.
On dit de Barnabé qu’il est en situation de handicap. Il a recours à des dispositifs d’aides et des aménagements pour sa scolarité dans son école primaire. Aller à l’école est une évidence pour Barnabé. Il ne se voit pas se couper du reste du monde et ne pas aller à l’école tous les jours comme la majorité des enfants de son âge. Même si des études montrent que 80% des personnes handicapées ont un niveau inférieur au bas, Barnabé souhaite devenir médecin et ainsi faire de longues études. S’il réalise son rêve il fera donc partie d’une minorité.
Pourtant, le handicap n’est pas une situation exceptionnelle. 5% de la population ont une reconnaissance administrative du handicapé, soit 2 millions de personnes.
La loi de 2005 sur l’égalité des droits et des chances a eu pour but d’améliorer le quotidien de ces enfants en situation de handicap à l’école et à l’université.
Barnabé a suivi jusqu’alors toute sa scolarité en milieu ordinaire. Pour se faire il est accompagné d’une AESH (accompagnante d’élèves en situation de handicap)

1- les obstacles

 -Un parcours plein d’embûches : Les obstacles à l’éducation peuvent se présenter sous des formes diverses. Il peut s’agir d’obstacles physiques, technologiques, systémiques ou financiers, ou encore d’attitudes négatives, ou ils peuvent découler du défaut des fournisseurs de services éducatifs d’offrir promptement les mesures d’adaptation requises. Les éléments qui suivent semblent être les principaux obstacles aux services éducatifs pour les personnes ayant un handicap .

-Une lourdeur bureaucratique : Isabelle B., enseignante et heureuse maman de deux enfants handicapés, témoigne de la lourdeur bureaucratique ,(dans les colonnes de  Marianne) de  la prise en compte du handicap .

“Une fois les bilans en main, explique Isabelle B***, nous avons rempli un dossier à la MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées) pour que le handicap de Gabriel soit reconnu et qu’il puisse obtenir les aménagements nécessaires à la poursuite de sa scolarité. En principe, quand votre enfant est reconnu handicapé par la MDPH, une ESS (Equipe de Suivi et de Scolarisation) doit se tenir dans son établissement scolaire en présence des ses parents et professionnels de santé pour remplir un GEVA-SCO (Guide d’évaluation des besoins de compensation en matière de scolarisation) et un PAP (Plan d’Accompagnement Personnalisé). Ces documents sont transmis à la MDPH par l’enseignante référente du handicap pour appuyer votre demande d’AVS (Auxiliaire de Vie Scolaire, aussi appelée AESH Accompagnant des Élèves en Situation de Handicap) qui guidera votre enfant en classe pour compenser ses difficultés.. »

-Inaccessibilité physique et contraintes   :Les élèves handicapés continuent à faire face à des obstacles physiques aux services éducatifs, comme l’absence de rampes d’accès ou d’ascenseurs dans des écoles à plusieurs étages, des portes trop lourdes, des salles de toilettes non accessibles ou des moyens de transport scolaire inaccessibles. De plus, beaucoup d’enfants doivent être accueillis dans une classe ou une structure spécialisées et se retrouvent, faute de places, dans une classe ordinaire, non adaptée à leurs besoins. D’autres n’obtiennent pas  les heures d’accompagnement par un auxiliaire de vie scolaire (AVS) qui leur sont octroyées, ou ne trouvent pas d’AVS.

-Attitudes négatives et stéréotypes :Les élèves handicapés continuent à faire face à des attitudes négatives et à des stéréotypes au sein du système d’éducation. Un certain nombre d’éducatrices et d’éducateurs, de membres du personnel et d’élèves connaissant mal les questions touchant les personnes handicapées et sont peu sensibles à leur réalité, ce qui crée un environnement où il est difficile pour les élèves handicapés de jouir d’un accès égal aux services éducatifs.

-« L’enseignant n’est pas formé ». En classe, des difficultés se posent, aussi, pour les professeurs. « La présence de trois ou quatre élèves à besoins particuliers dans une classe peut mettre dans l’embarras l’enseignant qui, malgré sa bonne volonté, n’est pas formé pour gérer une telle hétérogénéité. Le  CAPPEI (certificat d’aptitude professionnelle aux pratiques professionnelles pour l’éducation inclusive ) permet aux enseignants de devenir les spécialistes de l’école inclusive. L’enseignant spécialisé est  formé à 3 nouvelles compétences complémentaires à celles des professeurs et autre personnel de l’éducation : 

  • exercer dans le contexte professionnel spécifique d’un dispositif d’éducation inclusive.
  • exercer une fonction d’expert de l’analyse des besoins éducatifs particuliers et des réponses à construire.
  • exercer une fonction de personne ressource pour l’éducation inclusive dans les situations diverses.

Peu d’enseignants sont titulaires du CAPPEI à ce jour (lien vers le document).

2- Les dispositifs d’accompagnement

Le Projet personnalisé de scolarisation (PPS)
« … définit les modalités de déroulement de la scolarité et les actions pédagogiques, psychologiques, éducatives, médicales et paramédicales répondant aux besoins particuliers des élèves présentant un handicap … ».
« … organise la scolarité de l’élève handicapé et assure la cohérence et la qualité des accompagnements et des aides éventuellement nécessaires à partir d’une évaluation globale de la situation et des besoins de l’élève (accompagnement thérapeutique ou rééducatif, attribution d’un auxiliaire de vie scolaire ou de matériels pédagogiques adaptés, aide aux équipes pédagogiques par un emploi de vie scolaire)… ».
L’équipe de suivi de scolarisation
« … comprenant nécessairement l’élève, ou ses parents ou son représentant légal, ainsi que le référent de l’élève… facilite la mise en œuvre et assure, pour chaque élève handicapé, le suivi de son projet personnalisé de scolarisation.
Elle procède, au moins une fois par an, à l’évaluation de ce projet et de sa mise en œuvre.
Elle propose les aménagements nécessaires pour garantir la continuité du parcours de formation … »
Décret n° 2005-1752 du 30-12-2005.
L’enseignant référent
« …est chargé de réunir l’équipe de suivi de la scolarisation pour chacun des élèves handicapés dont il est le référent. Il favorise la continuité et la cohérence de la mise en œuvre du projet personnalisé de scolarisation… ».
Décret n° 2005-1752 du 30-12-2005
Tout élève handicapé a un enseignant référent qui le suit tout au long de son parcours scolaire. C’est un enseignant spécialisé.
Ainsi lorsque, dans une école, un enseignant accueille un enfant en fauteuil roulant, il n’est pas seul face à cette situation, il peut s’appuyer dans son information, sa réflexion et ses propositions d’actions sur différents professionnels de l’éducation, de la santé ou des services sociaux ou médico-sociaux qui concourent à la mise en œuvre de ce projet et tout particulièrement sur l’enseignant référent.

3- Des enseignements comme mes camarades…

…et même le sport! Mon enseignant a trouvé pleins d’idées sur le réseau canopé (lien vers le document ). J’ai un parcours de course d’obstacles, je vais à la piscine avec mes copains et pour le lancer, entre vous et moi, je crois que je suis le plus fort.

4- les progrès à penser…

De manière générale, les efforts sont louables et ce, notamment grâce à la loi du 11 février 2005 « pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées » (lien vers le document).

Cependant, malgré une généralisation de l’école inclusive, beaucoup de familles et de professionnels  déplorent encore une trop discrète formation des équipes enseignantes, qui leur permettrait pourtant de mieux appréhender le handicap. On note aussi le manque d’AESH, la liste d’attente est longue pour pouvoir prétendre à cet accompagnement.

L’école de secteur est quelques fois dans l’incapacité d’accueillir un élève à mobilité réduite.

Dans l’idéal, l’inclusion des élèves en situation de handicap en classe ordinaire, c’est formidable. Dans les faits, et pour toutes les raisons évoquées, cela ne donne pas forcément le résultat escompté.

Toute ressemblance avec des personnes existantes serait purement fortuite.

Ex M1

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