LA RONCE

Nom botanique de l’espĂšce Ă©tudiĂ©e : Rubus fruticosus L. agg. (famille des RosacĂ©es).
Nom commun : Ronce. Ce mot nous vient du latin rumex, rumicis qui signifie « dard ».
Noms communs synonymes : Ronce arbrisseau, Aronce, Catimuron, Mûrier sauvage, Mûrier des haies, Mûrier de renard, Mûron, Mûre.
Comment la reconnaßtre ? Quelles caractéristiques ?
La ronce, parfois l’envahisseur de nos jardins, se distingue des autres plantes par sa capacitĂ© de prolifĂ©ration. On parle de multiplication vĂ©gĂ©tative mais elle aussi trĂšs difficile Ă dĂ©loger, dâoĂč une connotation plutĂŽt nĂ©gative dans nos sociĂ©tĂ©s.
- OĂč vit-elle ? Quel est son habitat naturel ?
La Ronce est trĂšs commune et est prĂ©sente dans tous les types d’habitats. Toutefois, elle marque une prĂ©fĂ©rence pour les haies, les clairiĂšres et les coupes forestiĂšres rĂ©centes qui sont davantage favorables Ă son dĂ©veloppement.
- Quelle strate ?
On peut la trouver sous forme de couvre-sol, buissonnante ou grimpante.
Quels besoins pour vivre ?
- La luminosité : condition essentielle à son développement
Les besoins en lumiĂšre naturelle d’une ronce adulte peuvent ĂȘtre trĂšs faibles, ce qui explique sa prĂ©sence sous les vieilles futaies.
Par ailleurs l’Ă©clairement a une influence capitale sur la production de fleurs et, par consĂ©quent, de fruits.
- Le sol : une incidence sur la vigueur de la plante
Le sol n’a pas une influence primordiale sur la ronce, nĂ©anmoins elle prĂ©fĂšre les sols lĂ©gĂšrement acides aux sols calcaires. Les forestiers observent que la ronce est plus vigoureuse sur les limons fertiles et frais (Le Pont, 1960) que sur les sols bruns calciques oĂč elle est souvent moins abondante (Picard, Timbal, 1980).
Le pH des sols convenant Ă la ronce varie de 5,4 Ă 7.
La reproduction
La multiplication vĂ©gĂ©tative est une forme de reproduction dans laquelle une partie de lâappareil vĂ©gĂ©tatif, racine, tige ou feuille, est susceptible de redonner naissance Ă une plante entiĂšre. Chez la ronce, lorsquâun rameau aĂ©rien touche le sol, des racines puis une tige se dĂ©veloppent et donnent naissance Ă un nouveau pied.
- Croissance et développement
Rubus fruticosus est un Chaméphyte herbacé à base ligneuse : les pousses sont végétatives durant la premiÚre année et florifÚres durant la seconde année.
Sa fleur
http://photos.linternaute.com/photo/1456477/1121691088/992/fleur-de-murier/source :Â
Son fruit
Le fruit de la ronce est la mûre.

source : https://docplayer.fr/40605656-Organisation-et-biologie-florale-des-angiospermes-la-diversite-florale.html

- La reproduction sexuée : La production de graines

⹠La reproduction asexuée  :  Le marcottage

Au printemps, dans les deux cas, les bourgeons renferment des inflorescences. Seule la partie en pleine lumiĂšre conduit Ă un Ă©panouissement floral abondant ; 92,6 % des souches de ronce vont fructifier. Sous la hĂȘtraie, la floraison va ĂȘtre amoindrie ou stoppĂ©e ; seulement 5,8 % des souches de ronce vont fructifier.
Dans de bonnes conditions d’Ă©clairement, un roncier ĂągĂ© de sept ans produit de 7 000 Ă 13 000 graines par m2.
L’utilisation symbolique de la ronce
- Dans la littérature :
Dans Tristan et Iseut (de BĂ©roul), on trouve une Ă©vocation de la ronce comme un symbole de l’amour passionnĂ©.
- Dans la poésie :
Plusieurs rĂ©fĂ©rences Ă la ronce font rĂ©fĂ©rence Ă des souvenirs enfantins dans la poĂ©sie. Ainsi CĂ©cile Coulon dans son recueil de poĂ©sies Les ronces paru en mars 2018,mentionne un lien avec son imaginaire d’enfant.
Marceline Desbordes-Valmore (1786-1859) évoquait quant à elle :
« Pour me plaindre ou m’aimer je ne cherche personne ;
J’ai plantĂ© l’arbre amer dont la sĂšve empoisonne.
Je savais, je devais savoir quel fruit affreux
NaĂźt d’une ronce aride au piquant douloureux.
Je saigne. Je me tais. Je regarde sans larmes
Des yeux pour qui mes pleurs auraient de si doux charmes.
Dans le fond de mon cĆur je renferme mon sort,
Et mon étonnement, et mes cris, et ma mort.
Oui ! Je veux bien mourir d’une flĂšche honteuse,
Mais sauvez-moi, mon Dieu ! De la pitié menteuse.
Oh ! La pitié qui ment ! Oh ! Les perfides bras
Valent moins qu’une tombe Ă l’abri des ingrats. »
- dans la littérature jeunesse :
CELIA THAXTER, dans son conte « Le Buisson des Ronces » extrait de son recueil Stories and Poems for children utilise les ronces comme support à son histoire.
La Luciole et la Ronce, conte traditionnel des indiens pemon (région de la Gran Sabana)
Plus connu, La belle au bois de dormant (Charles Perrault,1697), dit ceci:
« Alors le roi et la reine, aprĂšs avoir baisĂ© leur chĂšre enfant sans quâelle sâĂ©veillĂąt, sortirent du chĂąteau, et firent publier des dĂ©fenses Ă qui que ce soit dâen approcher. Ces dĂ©fenses nâĂ©taient pas nĂ©cessaires ; car il crut dans un quart dâheure, tout autour du parc, une si grande quantitĂ© de grands arbres et de petits, de ronces et dâĂ©pines entrelacĂ©es les unes dans les autres, que bĂȘte ni homme nây aurait pu passer ; en sorte quâon ne voyait plus que le haut des tours du chĂąteau, encore nâĂ©tait-ce que de bien loin. On ne douta point que la fĂ©e nâeĂ»t encore fait lĂ un tour de son mĂ©tier, afin que la princesse, pendant quâelle dormirait, nâeĂ»t rien Ă craindre des curieux. »

Quizz : Qu’avez-vous retenu ?
Quels sont les caractéristiques essentielles de la ronce ? (prolifération, difficile à supprimer)
Quel est la condition essentielle pour qu’elle puisse vivre et se dĂ©velopper ? (La lumiĂšre)
Quelle dimension rend plus favorable son implantation ? (le sol)
Quelle est sa méthode de reproduction ?
La ronce produit-elle un fruit ? Si oui, lequel ?
Et vous, qu’en pensez-vous ? La ronce est la fois un dĂ©lice ou source embĂȘtement pour le jardin ?