Dans le cadre de la relation école/famille, quels dispositifs mettre en place pour la prise en compte des élèves issus de familles itinérantes ?
Les familles itinérantes et de voyageurs (EFIV : Enfants issus de Familles Itinérantes ou de Voyageurs) constituent une population très diversifiée. En France, il y a plus de 400 000 gens du voyage : 3/4 sont sédentaires et 1/4 voyage encore tout au long de l’année. Ils sont alors la plupart du temps marchands ambulants, forains, artisans ou encore saisonniers. En Bretagne, sur l’ensemble des 4 départements, le nombre de personnes itinérantes recensées serait de 8600. Les enfants de ces familles correspondent à un large public en France. La circulaire n° 2012-142 du 02-10-2012 précise qu’il s’agit d’enfants « issus de familles itinérantes et de familles sédentarisées depuis peu, ayant un mode de relation discontinu à l’école ». Autrement dit, ces enfants, du fait de leurs déplacements fréquents, n’ont pu bénéficier d’un suivi scolaire continu.
Dans la mesure où ces élèves changent régulièrement de lieu d’habitation et a fortiori d’école, le transfert du livret de suivi peut être compromis. Par conséquent, les enseignants manquent d’informations sur le parcours scolaire de l’élève. Concrètement, il peut être amené à réaliser des tâches déjà connues ou des activités hors de son champs de compétences. Aussi, par manque de temps, l’enfant est laissé en attente.
Pour ces enfants ayant un mode de vie particulier, cela induit des difficultés dans la compréhension des codes de l’école. En effet, chaque école possède son propre règlement et ses propres habitudes. De plus, chaque enseignant a une technique d’enseignement et lors des changements réguliers d’école, l’élève n’a pas le temps de s’adapter à chaque façon d’enseigner et ainsi peut être perturbé ou perdu en classe. C’est un moment difficile pour l’élève mais aussi un travail complexe pour la communauté éducative qui doit prendre en compte un nouvel élève et son contexte de vie.
Les élèves issus de familles itinérantes ont du mal à entrer dans une école et à y rester. Ces élèves subissent souvent la catégorisation d’élèves qui ne resteront pas longtemps dans l’école. Alors ils sont plutôt mis à l’écart, ne représentant pas une préoccupation principale.
La communication entre les familles itinérantes et l’école est souvent difficile. En effet, maintenant, la communication tend à se numériser et la transmission de mots ou autre se fait via un ENT de l’école. Pour ces familles, l’accès peut être difficile pour plusieurs raisons : pas d’accès à internet, pas d’identifiants, etc. D’autre part, hormis l’accès à internet, la transmission de mots aux parents de familles itinérantes pose problème à cause de la barrière de la langue. En effet, il est admis qu’une partie de la population du voyage ne sait pas écrire et/ou lire donc la communication reste difficile.
Depuis 2000, les communes de plus de 5000 habitants ont obligation d’avoir une aire d’accueil pour les familles itinérantes. Néanmoins, cette loi n’est toujours pas respectée par toutes les communes ce qui engendre un non-accès à l’éducation pour les enfants issus de ces familles. Le domicile éloigné est donc un frein à l’éducation, comme le manque de contact entre les familles et l’école.
Afin de permettre aux enseignants accueillants d’avoir une vision des connaissances de l’enfant, il est recommandé pour les élèves restant peu de temps dans une école, de mettre tous leurs travaux dans un classeur, que l’élève emmènera avec lui dans les écoles qu’il fréquentera.
De plus, il est préconisé que l’enseignant prenne en compte la propre culture de l’enfant pour ne pas qu’il y ait un “choc” de culture. Des ateliers d’imprégnation culturelle peuvent donc être mis en place pour que l’élève s’imprègne des rites de l’école primaire. Quelque soit l’âge de l’élève, s’il est non lecteur, l’éducation nationale recommande l’inscription en CP.
Pensez-vous que le LSUN peut-être un outil favorisant l’inclusion et les apprentissages des élèves issus de famille itinérantes ?
Le livret scolaire unique numérique est en effet un outils clé pour les nouvelles écoles accueillantes des élèves issus de familles itinérantes car l’ancien LSU alors non numérique n’était pas toujours transmis aux écoles (perdus, pas toujours complets, etc.). Ce nouveau livret scolaire unique numérique permet donc une meilleure adaptation des apprentissages de la part des enseignants face à ces élèves au profil particulier car leur parcours scolaire y est renseigné (bilans sur les acquis), et les enseignants ont automatiquement accès à ces informations nécessaire ; et par conséquent le meilleur suivi de ces élèves en classe favorise aussi leur inclusion dans la classe et dans l’école.
Bonjour Pierre,
Est-ce que tu as des exemples de pratiques mises en place pour ces enfants?
Quand le niveau d’un enfant par rapport à la classe de référence est trop importante. Comment peut-on faire une pédagogie différenciée pour lui permettre d’apprendre sans l’exclure du groupe? Est-ce qu’il existe des référentiels sur ce sujet?
Est-ce qu’il y a des sites reprenant différentes cultures que tu pourrais me conseiller, stp?
Merci de ton retour.
Bonne journée