L’école inclusive : une mine d’or pour tous ?

L’école inclusive

Les êtres humains ne sont pas des copies conformes à un modèle unique, reproduits en millions d’exemplaires interchangeables. Alors comment préparer des enfants, s’ils sont tenus à l’écart à cause de leurs différences, à participer à une même collectivité ? C’est précisément cette problématique qui permet une réelle remise en question de notre système éducatif afin qu’il puisse enfin accueillir tous les élèves sans distinction : une école pour tous.


La loi d’orientation et de programmation pour la refondation de l’École de la République de 2013 consacre pour la première fois en France le principe d’inclusion scolaire. Elle permet notamment de constater que cette notion d’égalité des chances omet un aspect essentiel de la réalité sociale : tous ne sont pas dotés de la même façon au départ et peuvent se trouver dans une situation d’inégalité en raison d’un contexte social et d’une déficience personnelle. Ainsi naît le concept d’inclusion. A l’inverse d’une vision de l’école dans laquelle l’enfant seul doit s’adapter aux exigences d’une école compétitive, la démarche inclusive se propose de l’atteindre en adaptant les supports et les stratégies pour ceux qui ont plus de difficultés. Afin d’illustrer cela, prenons l’exemple des élèves allophones et dyslexiques.

 

L’exemple de l’élève allophone

On dit d’un élève allophone qu’il est nouvellement arrivé et qu’il ne maîtrise pas la langue du pays d’accueil. Il est alors considéré allophone durant sa première année de scolarisation. Ce dernier doit donc apprendre dans le même temps la langue française et à devenir élève du système éducatif français.

Il s’agit dans un premier temps pour l’école d’accueillir la famille, de l’intégrer dans l’école, d’évaluer ensuite l’élève sur ses acquis. Sait-il lire dans sa langue, quelles compétences a-t-il en mathématiques, quelles compétences peut-il transposer dans la langue française? Grâce à ces informations, l’équipe enseignante, dans une démarche collective, constitue un projet pour l’élève selon des dispositions pédagogiques spécifiques. Ce projet est transmis au CASNAV (centre académique des scolarisation pour des enfants allophones nouvellement arrivé). Pour l’enseignant, cela se traduit concrètement par un investissement plus grand pour cet élève, une adaptation de ses séances et surtout une différenciation dans les apprentissages. Pour la classe, introduire la culture de l’élève allophone peut être enrichissant pour tous et valorisant pour lui.

Et pour un élève dyslexique ?

La dyslexie, c’est quoi ? C’est un trouble dans l’apprentissage du langage écrit qui entraîne d’importantes difficultés de lecture. On la reconnaît notamment chez l’élève car il a du mal à identifier les mots et écrit lentement en faisant beaucoup de fautes d’orthographe. Tout cela a donc de multiples conséquences comme l’émergence d’un dégoût pour la lecture et l’écrit en général ou de sentiments d’infériorité et de honte. Concrètement, on traite cela en classe en privilégiant l’oral, en faisant de la pédagogie différenciée par des documents adaptés, par l’utilisation d’un ordinateur, etc, et surtout en sensibilisant tous les autres élèves à ce handicap. Au niveau de l’école, différents plans d’aide pour élèves en difficulté réunissant plusieurs personnes autour de l’enfant peuvent être mis en place. Et enfin, sur un niveau encore plus large, la loi de 2005 en faveur des personnes handicapées fait foi et des associations telles que Apedys 56 viennent en aide aux enfants dyslexiques.

Quel bilan ?

Liberté. Egalité. Fraternité. Telle est la devise la République française.

Accepter tout le monde sans exception est donc un principe fondamental à faire respecter dans nos écoles ! C’est pour cela que l’école inclusive est plébiscitée par tous les textes officiels : elle comporte de nombreux avantages ! En effet, elle permet à des enfants à profils particuliers de venir à l’école “comme tout le monde”, leur procurant ainsi un sentiment de bien-être en société et d’acceptation de soi. De plus, l’école inclusive tient compte des besoins de chacun tout en valorisant les efforts fournis (pédagogie positive). Mais les élèves en difficulté ne sont pas les seuls à profiter de ce dispositif : tous les élèves apprennent à accepter l’autre et à vivre ensemble, ce qui contribue à former les citoyens de demain.

 

Malgré tout, il faut beaucoup de temps pour faire accepter une nouvelle idée et faire évoluer les mentalités et nous ne sommes qu’au début de l’école inclusive. Il faudra encore certainement plusieurs années de travail en ce sens pour que tous soient acceptés en société. Des limites persistent donc encore… Par exemple, il est difficile pour les enseignants d’être formés à toutes les difficultés possibles et donc d’en connaître les solutions. De plus, l’école inclusive est très dépendante de la co-éducation : il faut obligatoirement l’appui des parents en toutes circonstances ! Et bien sûr, tout cela nécessite énormément de moyens financiers, matériels et humains, pas toujours disponibles dans toutes les circonscriptions.

 

Quelques obstacles encore en vue mais l’école inclusive promet bel et bien des richesses pour tous. C’est de cette façon que nous pourrons construire nous-même notre société de demain !

Ex M1

4 thoughts on “L’école inclusive : une mine d’or pour tous ?

  1. Emilie Samson

    Vous parlez de différenciation des apprentissages pour les élèves allophones, auriez-vous des exemples de ce qui peut être fait dans une classe/école ?
    De la même façon, que peut on faire dans la classe pour aider un élève dyslexique ?

    • Maureen

      Pour les élèves dyslexiques, tout dépend de la gravité bien entendu mais il s’agit souvent de prendre des supports adaptés tels que du papier de couleur, des typos sans empattement et une police de grande taille. Autant que possible, il faut aussi éviter de mettre à côté les lettres qui posent problème telles que le p/q, le m/n, le b/d.

      Pour les élèves allophones, il faut en priorité leur apprendre à se débrouiller au quotidien dans la classe. Il faut donc leur apprendre le vocabulaire courant, comment se débrouiller en classe (code couleur par matière par exemple)… et surtout aller à fond dans tout ce qui peut être positivé : arts plastiques, EPS, mathématiques ne nécessitent pas de bien parler français pour être acquis !

  2. Bonjour Maureen,

    Est-ce que tu peux me dire à quoi correspond les chiffres de la carte de France, stp?

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