Jouer pour apprendre, qu’est ce qu’on y gagne ?

Etes-vous joueur ? Devinez qui se cache derrières ce memory…

Je suis, je suis, … ?

 

 

En effet, sans le savoir nous avons quasiment tous utilisé des jeux sérieux. Le célèbre Adibou en fait partie. Mais alors comment pouvons nous définir les jeux sérieux ? Est-ce que jouer permet aux enfants d’apprendre ?

 

Tout d’abord intéressons nous à la définition des jeux sérieux. Ces jeux existent depuis des années, dans un premier temps sous forme de jeux de cartes, jeux de rôles et jeux de plateaux. Avec l’ère du numérique, ces jeux se sont aussi développés sous l’appellation « Serious Game », autrement dit sous la forme de jeux vidéos.  Selon CERIMES (CEntre de Ressources et d’Informations sur le Multimédia pour l’Enseignement Supérieur), « les Serious Games (ou jeux sérieux) sont des applications développées à partir des technologies avancées du jeu vidéo, faisant appel aux mêmes approches de design et savoir-faire que le jeu classique (3D temps réel, simulation d’objets, d’individus, d’environnements…) mais qui dépassent la seule dimension du divertissement. »

 

Maintenant il serait intéressant d’aborder l’apprentissage. Qu’est ce qu’apprendre ?

 

 

Différencions les apprentissages implicites et les apprentissages par instruction :

 

Le numérique à une place importante dans les programmes. Les jeux sérieux prennent tout leur sens puisque l’élève apprend à utiliser un ordinateur tout en apprenant d’autres compétences (mathématiques, français, …). De plus, l’utilisation du numérique va solliciter des processus cognitifs différents et les jeux sérieux vont servir de support aux apprentissages.
Les jeux sérieux sont entrés dans les programmes en 2008 en tant qu’objet d’étude lié aux histoires des arts. Aujourd’hui il est présent dans le milieu scolaire en tant que support pédagogique. Attention néanmoins car la frontière entre jeux sérieux et jeux ludo-éducatifs est mince. En effet, Adibou fait partie des jeux ludo-éducatifs. Il permet aux enfants de réviser leurs leçons d’une autre façon, basé particulièrement sur le jeu.
L’utilisation des jeux sérieux va permettre la différenciation, notamment en prenant en compte différents rythmes d’apprentissage au sein de la classe. Chacun peut progresser individuellement sans freiner ou être freiné par le groupe. Le nombre essais-erreurs est propre à chacun, et ne subit pas le jugement des camarades.

Le jeu sérieux est un outil supplémentaire dans la trousse de l’enseignant. Utilisé à bon escient, il peut améliorer l’acquisition de connaissances ou de compétences par les apprenants. Il favorise les échanges avec l’enseignant, ce qui amène les élèves à prendre du recul sur leur expérience dans le jeu. Mais pour que son utilisation soit efficace, il faut que l’enseignant s’approprie ce « nouveau » support pédagogique. En identifiant les thématiques et connaissances pour lesquelles les jeux sérieux peuvent s’avérer pertinents pour ses élèves, l’enseignant peut alors intégrer intelligemment un jeu sérieux à ses séances, et ainsi profiter de ses avantages sans trop souffrir de ses limites.

De nombreuses études de cas ont été menées par les chercheurs du domaine, ce qui permet de faire ressortir les avantages suivants :

  • La motivation des apprenants : en effet, un jeu adapté donne des retours réguliers à l’élève sur ses actions, entretenant ainsi sa motivation (Whitton, 2011).
  • L’apprentissage par essais et erreurs : l’apprenant construit mentalement une « hypothèse » avant de la tester dans le jeu. Il a alors un retour positif ou négatif. Il doit donc affiner son hypothèse jusqu’à trouver la solution qui lui permet de « gagner ».
  • La prise en compte des différences de rythmes d’apprentissage : celui qui a besoin de recommencer 15 fois avant de comprendre la solution pourra le faire sans crainte d’être jugé négativement par ses pairs, tandis qu’un élève qui réussi au bout de seulement 2 essais ne sera plus frustré d’avoir à attendre ses camarades.
  • La stimulation d’interactions pédagogiques entre élèves : certains jeux sérieux permettent de stimuler des interactions pédagogiques entre élèves, à l’image de certains jeux multi-joueurs facilitant la mise en place de « Zone Proximale de Développement » (Vygotski, 1985).

S’ils s’avèrent efficaces pour la transmission de connaissances, les jeux sérieux ne constituent pas un « outil magique », et encore moins un remplaçant d’enseignant. Certaines études montrent des situations dans lesquelles ils ne s’avèrent pas forcément plus efficaces que d’autres approches pédagogiques. Ils sont même
parfois contre-productifs. Ces situations peuvent être liées à plusieurs facteurs :

  • L’absence d’intégration du jeu sérieux au travail de l’enseignant ;
  • Contraintes matérielles et logistiques ;
  • La limite la plus importante de l’usage pédagogique du jeu sérieux est la pertinence du choix du jeu à utiliser (Wastiau et al., 2009; Wix, 2012).

 

Quelques exemples… Nous avons sélectionné quelques jeux sérieux qui nous semblaient pertinents et dont l’utilisation peut être pluridisciplinaire.

Gcompris
(Téléchargeable directement sur le site officiel)
Une version gratuite est disponible, elle permet d’avoir accès à quelques jeux proposés par le logiciel.

Gcompris propose plusieurs mini-jeux permettant d’aborder des notions telles que les nombres, l’alphabet, les sciences, la logique, …

logicieleducatif.fr
(Accessible en cliquant ici)

Il s’agit ici d’un site internet regroupant plusieurs mini-jeux, pouvant se jouer directement en ligne. Il est possible d’aborder à la fois les mathématiques (calcul, numération, géométrie et problèmes), le français (lecture, conjugaison, grammaire, orthographe, vocabulaire) et d’autres jeux permettant l’apprentissage de l’anglais, l’histoire, la géographie ou encore les sciences. Tout en choisissant le niveau souhaité.

jeuxpedago.com
(Accessible en cliquant ici)

Le site regroupe plusieurs jeux sérieux, pour différents niveaux (du CP à la Terminale, en passant par des jeux adaptés aux classes SEGPA) et sur différents domaines.

Scratch
(Accessible en cliquant ici)

Ce jeu permet deux types de démarches :

  • L’enseignant peut par exemple réaliser de courts programmes permettant ensuite aux élèves de répondre à une série de calculs.
  • Les élèves peuvent aborder la programmation, dans un premier temps en suivant un programme, puis dans un second temps en essayant de créer leur propre programme.

 

Si vous cherchez un jeu sérieux sur un domaine et pour un âge précis, rendez-vous sur :

Serious Game Classification

 

Pour toutes questions, n’hésitez à commenter l’article et/ou à venir nous voir au BARCAMP le 25 avril 2018 au stand n°17 !

ARNAUD Sandrine, COLOMBEL Cathy, CORBONNOIS Amélie, GUEHENNEUX Noëlle et LE BIHAN Florent.

 

Autres sources :

Ex M1

7 thoughts on “Jouer pour apprendre, qu’est ce qu’on y gagne ?

  1. DUREUIL Alison

    Pouvez-vous apporter des exemples de jeux sérieux pertinents (en expliquant notamment en quoi tel jeu sérieux peut aider l’enfant à apprendre ou à améliorer une compétence…) à utiliser à l’école avec les élèves ?

    • Florent Le Bihan

      Nous n’avons pas encore terminé l’écriture de l’article, des exemples sont prévus et viendront argumenter notre article par la suite. Nous essayerons de rapprocher au mieux ces exemples aux compétences et à l’utilisation en classe.

  2. Jacques Kerignard

    Vous avez parlé de la possible confusion entre jeux sérieux et jeux ludo-éducatifs mais quelle est la différence entre les deux ?

    • Florent Le Bihan

      Merci pour ta question, cela nous a permis de remarquer que notre explication n’était pas claire.

      La frontière entre les deux est très mince. Selon nous, le jeu ludo-éducatif va mettre en avant le jeu, ce sera le but principal. L’apprentissage est ici au second plan. Contrairement aux jeux sérieux où l’apprentissage se fait par le jeu. Autrement dit l’apprentissage est au premier plan.
      Par ailleurs, nous pouvons remarquer que l’aspect « jeux vidéos » est plus présent dans les jeux ludo-éducatifs. Notamment avec le système d’avatar (comme Adibou) ou de récompenses.

  3. François Gauttier

    Bonjour,

    Est-ce que vous savez si l’EN propose une série de jeux sérieux à utiliser ou les jeux que vous avez trouvés sont le fruit de votre recherche personnelle?

    Merci d’avance

  4. tiverrier nadine

    Dans un cadre professionnel, je recherche des supports numériques interactifs et ludiques pour travailler sur la communication, adapter des ateliers cognitifs etc… avec des personnes présentant une déficience intellectuelle et pour certaines des difficulté d’élocution et d’autres encore qui sont sourdes.
    Pourriez_vous me conseiller sur le matériel à acquérir

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