Comment les nouvelles technologies améliorent la prise en charge de l’autisme à l’école ?


« On estime que, dans le monde, 1 enfant sur 160 présente un trouble du spectre autistique ». C’est par cette enquête de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) que nous nous sommes concentré pour travailler sur notre sujet de numérique. Notre but est de voir quelles méthodes et quels outils numériques sont mis en place pour ces élèves. Ainsi, nous allons nous demander comment les pratiques numériques mises en place améliorent les interactions sociales des élèves présentant des troubles du spectre autistique. Dans un premier temps, nous allons nous intéresser à l’effet du numérique sur l’inclusion scolaire, puis dans un second temps, sa façon de transformer les pratiques enseignantes.

Pour commencer, qu’est-ce que l’autisme ?

D’après l’OMS, nous pouvons résumer l’autisme à :

  • Un symptôme qui touche 1 enfant sur 160
  • Des troubles qui apparaissent dès les 5 premières année d’un enfant, mais qui peuvent persister une fois adolescent ou adulte.
  • Un fonctionnement intellectuel variable pouvant aller de la déficience profonde à des capacités cognitives supérieures.
  • 3 symptômes :
    • Problème de langage et de communication
    • Problème lié au comportement
    • Problème lié à l’interaction sociale

Que dit la loi quant à l’inclusion scolaire des élèves en situation de handicap ?

Tout d’abord, chaque enfant est unique. Il possède des caractéristiques et des besoins qui lui sont propres, et qui doivent être pris en compte pour son inclusion scolaire. En effet, comme le garantit l’article L112-1 du code de l’éducation : « le service publique de l’éducation assure une formation scolaire, professionnelle ou supérieure aux enfants, aux adolescents et aux adultes présentant un handicap ou un trouble de la santé invalidant. Dans ses domaines de compétence, l’Etat met en place les moyens financiers et humains nécessaires à la scolarisation en milieu ordinaire des enfants, adolescents ou adultes handicapés ». C’est donc dans ce cadre que le numérique peut devenir une source de différenciation pour les enseignements, notamment auprès des élèves présentant un trouble autistique. Le numérique peut en effet s’avérer être un atout pour la prise en charge de difficulté du langage, de communication et peut faciliter les interactions sociales.

En quoi l’interaction école-famille se révèle un atout pour la prise en charge des troubles autistiques ?

Dans ce genre de situation, l’implication des parents est indispensable à la réussite des enfants présentant des troubles autistiques. En effet, ceux-ci sont la plus à même de connaître les besoins spécifiques de leur enfant et d’y répondre.

De plus, dans l’intérêt de l’enfant, il est vital que les personnes partenaires de son éducation et de sa formation soit sur la même longueur d’onde afin de faciliter les échanges, les décisions, etc. Ainsi, lors des échanges, les parents sont en capacité d’informer les enseignants sur ce qui pourrait être nécessaire à la suite de l’éducation, et il est du rôle des enseignants d’expliquer les choix pédagogiques différenciés (qui sont de leur ressort) mis en place dans la classe ou dans l’école pour l’élève concerné.

Comment le champ du numérique et de la robotique s’étend aux élèves en situation de handicap ?

D’après les statistiques de la Fédération française des Dys (raccourci de langage pour évoquer une partie ou l’ensemble des troubles d’apprentissage), 6 à 8% de la population française est dyslexique, ce qui représente 1 élève sur 10.

Un des problèmes engendrés par la dyslexie est la perte de temps dans l’écriture de lettres ou de chiffres, qui peut amener jusqu’à une fragilité des apprentissages. Celle-ci, peut, à terme provoquer un déséquilibre psycho-affectif au niveau du scolaire. Pour travailler sur ce sujet, une entreprise, Ordyslexie, a mis en place un système “d’outil compensatoire qui permet aux élèves dys de travailler à partir d’exercices numérisés alors qu’ils ne sont pas en mesure d’écrire le raison de leurs difficultés”.Grâce à des dons fait par de grandes entreprises comme Air France, l’entreprise peut distribuer des ordinateurs-cartables. Ce système, simple, est composé d’un ordinateur et d’un scanner manuel, et permet aux élèves de gagner du temps dans la recopie, de ne pas perdre leurs feuilles, tout en gardant une autonomie et une performance dans les apprentissages. L’ordinateur est équipé d’un logiciel qui permet la correction automatique, d’un dictionnaire et d’une interface simple et organisée. Dans l’analyse de l’utilisation de ce système, et comparé à la population globale, “ces pratiques (du numériques) ont un effet réel sur le sentiment d’efficacité pédagogique du jeune. »

D’autres solutions sont apportés par des entreprises, afin d’améliorer le quotidien des élèves souffrant de troubles du spectre autistique. C’est le cas avec Orange, qui soutient un projet en Espagne, Pictogram Room. Au travers du jeu vidéo et de la réalité virtuelle, les élèves travaillent en classe autours des objets du quotidien.

L’enfant a tout à gagner de la convergence et du dialogue des différents adultes qui s’occupent de lui.

De plus, l’utilisation du numérique pour les élèves présentant des troubles peut-être élargit à l’extérieur de la classe, mais ceci ne peut être fait que si les parents sont impliqués.

En effet, selon une étude publiée par la revue Pediatrics, le temps que les enfants autistes et les enfants atteints de troubles de l’attention et hyperactivité passent à jouer aux jeux vidéo pourrait être plus bénéfique que prévu. Les jeux vidéo seraient une source inexplorée de communication sociale et de réduction des troubles de l’attention.

Une étude menée par le Laboratoire d’innovation dans les technologies de réhabilitation de l’université de Haïfa, le professeur Josman et son équipe a expérimenté l’utilisation de la réalité virtuelle auprès d’une population de jeunes enfants autistes (de 7 à 12 ans). Ces enfants ont été confronté à une tâche simple, mais pouvant s’avérer dangereuse : celle de traverser la route. Les enfants, en condition de réalité virtuelle devaient assurer plusieurs tâches : faire attention à la couleurs des feux de signalisation, au nombre de voitures, avant de traverser. Au début de l’expérience, les enfants atteignaient un score faible du jeu, mais ont pu s’améliorer tout au long de l’expérimentation.

A la fin de l’étude, les enfants ont été placés en situation réelle, afin de voir s’ils étaient capables de traverser une route. Il s’est avéré qu’en effet, l’ensemble des enfants avaient appris à traverser une route en faisant attention à tous les facteurs source de danger.

La relation très positive entre les autistes et le monde numérique a déjà été notée par de nombreux chercheurs. Il ne faut donc pas négliger l’apport des jeux vidéos (et de la réalité virtuelle) dans l’insertion des personnes présentant des troubles autistiques au sein de la société.

Ex M1

One thought on “Comment les nouvelles technologies améliorent la prise en charge de l’autisme à l’école ?

  1. pascal berteaux

    En quoi le numérique peut-il aider l’élève dans son rapport à la socialisation ? On pourrait penser dans un premier temps que l’élève seul avec la machine se trouve encore plus « isolé » et en marge du groupe classe ?

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