Assemblage et pliage puis tissage, nouage, broderie…

Deux propositions de séquences d’arts plastiques en cycle 3 autour du thème de l’animal à quatre pattes:

1 Pratiques de l’assemblage à partir de petits objets de récupération issus du quotidien :

2 Pratiques du pliage à partir du premier assemblage obtenu:

Quelques productions d’étudiant.e.s PE-M1, accompagnées de leur note d’intention :

Gif animé avec un graticiel GIMP d’une araignée à la toile envahissante. Vidéo d’ANNE stagiaire M2:

Variantes:

Ressources autour du « pliage comme méthode »: Georges Didi-Huberman dans « l’étoilement, conversation avec Hantaï  » éditions de minuit 1998. » Le genre de lieu qu’invente Simon Hantaï passe d’abord par un travail avec la toile: matériau tactile, outils d’empreintes et de modulations plutôt qu’écran de projection, support, voire l’organisme vivant du « pliage comme méthode ». La toile au travail est ici présentée comme une fable d’objets textiles – le filet, la maille, le tablier, la faille, la serpillière, le linceul etc – où se raconte l’accouchement du tableau, son entoilement jusqu’à l’étoilement généralisé qu’impose à nos regards, la peinture d’Hantaï.

Simon Hantaï Tabula, 1975 Acrylique sur toile 269 x 230 x 3,5 cm Acquisition 1997 – centre Georges Pompidou, Paris.

Lié, de 1951 à 1954, au mouvement surréaliste, Simon Hantaï s’engage ensuite dans une peinture gestuelle. C’est en 1960 qu’il adopte «le pliage comme méthode». Huit séries de peintures explorent jusqu’en 1982 autant de manières de plier la toile. Cessant d’être un écran de projection, la toile pliée est peinte «en aveugle» par l’artiste soucieux de mettre sa subjectivité à distance et ne se révèle à lui qu’au dépliage, dans le jeu du peint et du non-peint. La série «Tabula» comporte deux phases. La première (1974-1976), déployant une grille à la trame serrée; la seconde (1980-1982), qui voit le carré s’élargir et sa forme exploser. Abstraction pure, rigoureuse, minimaliste, la grande peinture au bleu sombre qu’est Tabula (1974) est toutefois habitée par le souvenir du motif à carreaux du tablier traditionnel hongrois que portait la mère du peintre.

Dans « vocabulaire des Arts plastiques du xx e siècle » de Jean-Yves Bosseur: Franck Stella à propos de Matisse: « Matisse ne tue jamais la surface…il y a la surface de la chose elle-même, la peinture, le fond, le support, la toile; et il y la peau, la véritable matérialité de la peinture… Dans les années 1910 Paul Klee utilise toutes sortes de supports (lin, jute , mousseline…). Les papiers déchirés de Jean Arp, découpés de Matisse, froissés de Jiri Kolar, pliés de Jean Degottex ou Hantaï, récupérés de Pierre Alechinsky, les affiches utilisés par les nouveaux réalistes ou Vostell.

Simon Hantaï:  » Le pliage ne procédait de rien. il fallait simplement se mettre dans l’état de ceux qui n’ont encore rien vu; se mettre dans la toile. On pouvait remplir la toile pliée sans savoir où était le bord. On ne sait plus alors où cela s’arrête. On pouvait même aller plus loin et peindre les yeux fermés. »

Jean Arp papiers déchirés 1932 – 14 x 14 cm – Centre Georges Pompidou

Jean Arp expérimente un mode de travail nouveau. Il interroge à nouveau, et avec le matériau le plus léger qui soit – le papier – les voies du hasard, de l’accidentel, qu’il avait explorées dans ses années Dada ( Collages et Constructions élémentaires « selon les lois du hasard » , 1915-1916), avec une première série de « papiers déchirés » réalisée en 1932. Le déchirement d’une feuille en multiples fragments aux contours irréguliers imprévisibles, leur dispersion aléatoire sur un fond de papier auquel ils sont ensuite collés relèvent pleinement d’une poétique du jeu : ce sont, pour reprendre les termes employés par Arp, des « poèmes sans mots » que ces compositions de particules, sortes de constellations biomorphiques aux configurations diverses. 

« Un artiste ne se plie pas à la réalité, il l’invente » E.E. Schmitt – la part de l’autre. « Je plie et ne romps pas » Jean de la Fontaine – le chêne et le roseau.

Publicité crée pour le groupe La POSTE en 2012

Série de pistes d’apprentissages à partir d’une simple feuille de papier, format A4,( 21×29,7 cm) de 80 grammes d’épaisseur:

  • Construire la structure/architecture la plus haute possible (avec rouleau de scotch comme moyen de fixation puis sans )
  • Construire un pont entre deux tables espacées de 40 cm pouvant supporter le poids d’un objet (playmobil…) avec une feuille de 30 cm.
  • Matérialiser une structure contenant beaucoup de vides, ou une tour aux mille fenêtres.
  • A partir d’une feuille pliée en deux comme base du travail, fabriquer une sculpture de papier qui s’intègre dans le vide laissé.
  • Fabriquer un paysage de papier blanc, en relief que l’on découvrira les yeux bandés.
  • Fabriquer un paysage en volume uniquement avec du kraft. support carré de 10×10 cm
  • Fabriquer un leporello (pli montagne, pli vallée) ou un petit livret, comme support d’écritures, de dessins, de frottages…
  • Fabriquer un livre pop-up, à partir d’une feuille pliée symétriquement puis ombrer les formes en relief obtenues.
  • A partir de papiers froissés créer une bestiole effrayante une créature hybride ou monstrueuse…
  • Réaliser un pliage à porter « prêt à porter » (filmer une mise en scène au format GIF)
  • Transformer votre support papier en feuille d’arbre avec ses nervures, en arbre avec ses racines, son tronc et ses branches, en algues ( voir les créations des frères Bretons, R et E Bouroullec – lien avec les formes organiques de la nature)
  • Créer un labyrinthe de papier ( s’inspirer du mythe de Dédale sur les traces de Minos, de Thésée aidé par le fil d’Ariane pour tuer le minotaure, d’Icare, fils de Dédale…)
  • A partir d’un rouleau de papier toilette, modeler une tête, un totem expressif ( carton à humidifier ou non).
  • Notions travaillées: forme (ouverte, fermée, structure )- espace – corps (gestes) -matériau ( textures, peaux, enveloppes)
  • Références artistiques: L De Vinci (codex), Pablo Picasso (nm aux papillons), Calder (mobiles), Eva jospin (forêt), Sipho Mabona ( origami animal), Peter Callesen (pap ier plié) Joan Fontcuberta, Thomas Grunfeld, Panamarenko, Hubert Duprat (cocons, larves) Guiseppe Penone ( être fleuve), Andy Goldsworthy, Celeste Boursier-Mougeot (mandarins sur Gibson), le cabinet de curiosités » curios mirabilia » du chateau d’Oiron.
Sapho Mabona – origami rhinocéros

« La main pense et suit la pensée de la matière » Constantin Brancusi 1921

Atelier du jour: : le monde du vivant ou les formes de la nature. Elément de base: un module de papier. Deux opérations plastiques: envelopper/développer. Supports: murs. Matériau: rouleau de scotch de masquage.

Gilles Deleuze – Le pli, Leibniz et la baroque – 1988: Il compare l’architecture au pli :  » Depuis longtemps il y a des lieux où ce qui est à voir est au-dedans -cellule, sacristi, crypte, église, théâtre, cabinet de lectures, d’estampes ». Deleuze prends aussi la forme du labyrinthe comme figure du pli: « Le trait du Baroque c’et le pli qui va à l’infini, pli sur pli, pli selon pli, courbes et contre-courbes ». Enfin il définit la philosophie comme l’art de se connaître soi-même – apprendre à penser – faire comme si rien n’allait de soi – s’étonner, s’étonner que l’étant est  » Il compare l’art et la philosophie: « L’art ne pense pas moins que la philosophie mais il pense par affects et percepts – les plis de l’âme et les replis de la matière: « https://www.sam-network.org/video/le-point-de-vue-le-pli-leibniz-et-le-baroque

Dans les années 1960, des artistes féministes se sont emparées des travaux d’aiguille et ont utilisé la broderie dans leurs oeuvres. Elles ont ainsi permis à cette technique de ne plus être considérée comme un loisir essentiellement féminin et de quitter le domaine artisanal.

De manière académique ou avec une entière liberté, les brodeurs contemporains rencontrés par Charlotte Vannier se saisissent de toutes sortes de supports (toile de coton, photographies, plastique, aliments, grillages) pour réaliser des oeuvres miniatures, colossales ou monochromes ou bigarrées, graphiques, abstraites ou figuratives, délicates ou brutales.

De fil en aiguille présente le parcours de 82 artistes de toutes générations et de tous continents, leurs influences, les défis techniques auxquels ils se confrontent et le message qu’ils souhaitent transmettre à travers leurs oeuvres

Consulter les exercices de problématisation autour de l’assemblage, sur le blog:

http://blog.inspe-bretagne.fr/arts-plastiques-m1m2/?p=80665

Exposition collective et interventions de l’artiste Gwenael Prost, designer-plieur.

Dark taxa: Répertoriés, nommés, classés ; les êtres vivants occupent
une place particulière dans la recherche scientifique et nos imaginaires. Cependant, découverte après découverte, l’étendue de nos connaissances reflète notre ignorance. Qu’en est-il des espèces pas encore découvertes ou classées ? De ces êtres inconnus et hypothétiques? De ces potentiels du vivant ? L’exposition Dark Taxa ouvre un champ de recherche autour des imaginaires liés au vivant. Sensibilité artistique et scientifique s’entremêlent et se répondent, soulignant autant notre fascination que notre anthropomorphisation des autres formes de vie.

L’exposition Dark Taxa sera présentée du 9 mars au 16 mai 2022 à l’espace EC’ARTS du site INSPÉ de Rennes. 

Projet articulant les sciences et vie de la terre et les arts plastiques. Présentation de sa démarche ( voir power point) et atelier de pratique mené auprès de futurs professeurs des écoles.

Techniques possibles: l’origami de oru « plier » et kami « papier ». C’est un art populaire apparu au 6ème siècle en Chine et au Japon, utilisé comme marque d’amitié lors des cérémonies , de porte-bonheur (la grue//cocotte) . On distingue le papier plié et le papier découpé (kirigami). l’ oribotique ( robotique au service du pliage pour animer , « donner vie » aux structures en papier – voir Pygmalion et sa créature Galathée – mythe de Dibutade le potier ). Plissage textile par étuvage entre deux moules (mâles et femelles) en y insérant un tissu textile qui gardera la forme.

Présentation à l’espace Ec’arts à la façon d’un entomologiste ( science des insectes) comme une planche scientifique, comme une leçon de choses, comme un cabinet de curiosités « curios mirabilia » ( voir le cabinet de Robien au musée des BA de Rennes) . La taxonomie ou taxinomie est une branche des sciences naturelles qui a pour objet l’étude de la diversité du monde vivant. Cette activité consiste à décrire et circonscrire en termes d’espèces les organismes vivants et à les organiser en catégories hiérarchisées appelées taxons. Elle porte sur la classification des êtres vivants – genre -famille – ordre – classe – embranchement – règne _ domaine – monde vivant (voir programme de sciences et vie de la terre en primaire et dans le secondaire).

Lorsque l’on pratique l’art du papier plié, on opère une métamorphose à partir d’un papier vers le monde du vivant (exemple avec le papillon ou la chauve-souris). Création d’un OVNI (origami volant non-identifié).

Pratiques et interventions en classe de Gwenael: le pliage est par nature facilement transmissible (bestiaire origami en cycle 1 autour des animaux et des contes japonais), en cycle 2 autour des motifs structurés japonais (kasuri – yagasuri, kicko) avec des formes simples répétées pour créer des pavages. En cycle 3, dans le cadre de l’atelier Médicis « création en cours » à Limoges en REP avec une école d’art de céramique, autour de la notion d’ installation artistique; modules faits en porcelaine. En collège, intervention autour de l’utopie et les villes imaginaires ( photographies imprimées de façade d’immeubles et pliage) et exposition à la médiathèque du collège. En lycée, un projet en cours avec une association « tout atout » sur Rennes et des jeunes en réinsertion professionnelle (projet de mobilier pour un bâtiment). Projet « Mémoire des plis » pour des personnes en précarité financière ou psychologique, s’inspirant du « troublewit « accessoire en forme d’accordéon qui se transforme à volonté ». Témoignage d’une patiente, Géraldine: « grâce au pliage, j’oublie carrément mon obsession » – mise en scène ludique format gif.

Intérêt pédagogique de la pratique du pliage: dextérité, motricité fine, travail de la mémoire, travail collaboratif ou coopératif , vision dans l’espace/3D, apprendre à suivre des consignes, concentration et rigueur, confiance en soi, imagination, apport culturel ( culture japonaise) , scientifique (métamorphose, monde du vivant, formes dans la nature) , art thérapie ( mémoire des plis) , aspect spectacle, surprise (susciter l’étonnement).

Commentaires sur les livres  » l’art du pli » et « un nouvel art du pli » aux éditions Alternatives-2008 (empruntables à la Bu du site de Rennes)

« Donnez une simple feuille de papier blanc à un enfant et s’il n’a pas de crayons de couleurs à sa disposition pour l’animer, son premier geste sera de la plier. C’est cela la spontanéité du pli ! Comme le pli des vagues anime la mer, un seul pli sur une feuille donne de l’animation à toute surface plane » Nicole Charneau.

Serge Tisseron, psychiatre, scénariste, dessinateur évoque avec précision, la sensorialité du pli: « Dans l’art de l’origami, l’émerveillement du spectateur vient de la découverte qu’un volume peut s’organiser entièrement à partir d’une surface. Le papier cesse d’emballer un volume réel, comme un bonbon ou un cadeau, pour emballer un espace virtuel. Sous le papier, aucune forme n’impose sa consistance et ses reliefs au papier. Le papier n’a aucune forme, il peut les prendre toutes. C’est peut-être dans cette plasticité que réside la cause principale de la fascination qu’exerce ses pliages. » Petites mythologies d’aujourd’hui -éditions Aubier, 2000.

Masques réalisés à partir de rouleaux de papier toilette par Junior Fritz Jacquet, sculpteur-plasticien né à Haïti en 1979.

Conception du Design, entendu comme arts appliqués créant des objets sous l’angle de la forme, de la texture, de la couleur en lien avec une fonction, une valeur d’usage par Neri Oxman architecte israélienne bioclimatique:

Propos de Peter S. Stevens, architecte, peintre et photographe américain dans- les formes dans la nature:

éditions du Seuil – 1974

« L’apparente diversité du monde réel résulte de variations complexes sur des thèmes simples: spirales; branchements, méandres, explosions etc. Structures de base que le jeu des grandes lois naturelles privilégie ». Il parle ici de géométrie fractale comme d’un jeu de démultiplication.

Une figure fractale est un objet mathématique qui présente une structure similaire à toutes les échelles. C’est un objet géométrique « infiniment morcelé » dont des détails sont observables à une échelle arbitrairement choisie ( de l’échelle microscopique – infiniment petit, à l’échelle macroscopique – observable à l’œil nu, à l’échelle cosmique ) , bref, de l’infiniment petit à l’infiniment grand .

Ainsi dans une feuille de papier, comme dans l’univers, se cache une multitude de pli, donc il y a de l’infini dans le fini, du visible dans le caché, de l’intérieur dans l’extérieur, de l’enveloppé dans le développé…

« Comparer les bulles de savon à l’écaille de la tortue, les éclaboussures de lait aux galaxies; scruter la spirale d’un coquillage, les taches d’encre, le pelage de la girafe; passer de l’empilement des grains de maïs à la dérive des continents, de la carapace du crabe aux dômes de l’architecture moderne…/… Nous voyons souvent l’espace comme le vide à l’intérieur d’une boîte vide, or l’espace possède une architecture qui impose sa loi aux objets. Chaque forme, chaque structure, chaque objet existant, se conforme aux dictats structuraux de l’espace. La physique moderne (A Einstein et son espace-temps, sa théorie de l’espace vide courbé) a prouvé que l’espace affectait la forme de choses« .

il donne l’exemple d’un disque que l’on resserre du périmètre = tuile ondulée (relief courbe//pli montagne) où que l’on repousse depuis son centre = bol (creux courbe//pli vallée). Dans les deux actions on obtient une courbure de l’espace.

Consultez les pistes pédagogiques autour de l’assemblage puis du pliage sur le blog: http://blog.inspe-bretagne.fr/arts-plastiques-m1m2/?p=85502

Contacts des artistes présentés à l’espace Ec’arts:

Dewi Brunet : https://dewiorigami.com/https://www.instagram.com/dewiorigami/

Danaé Thomas : https://www.levidepoche.fr/https://www.instagram.com/collectif_levidepoche/https://www.danae-thomas.com/photographie

Mark Meyer : https://www.instagram.com/eerie_bookmark/

Janis Aussel : https://cargocollective.com/janisausselhttps://www.instagram.com/janisaussel/

Et Gwenael Prost:! https://www.gwenaelprost.com/https://www.instagram.com/gwenael_prost/?hl=en

DELATTRE Vincent M1 Groupe 1

Ô

Maison Perchée

Réalisation taille blog
 Maison perchée, 100% papier  Salle Arts-Visuels IUFM de Saint-Brieuc, 2 à 3 m, 2013
 

Cette production concerne les arts visuels relatifs aux volumes, abordés au TP n°3 du semestre 8. J’ai décidé d’aborder et de questionner les notions suivantes : VOLUME & ESPACE (Atelier 3).

Je l’ai réalisée en prenant en compte la contrainte suivante : « à partir de fils suspendus et de marques au sol, déployer des sculptures dans l’espace ».

Parmi les matériaux et outils proposés, j’ai choisi : du papier (bicolore), du fil de pêche. Et comme outils : une agrafeuse, une paire de ciseaux et un massicot.

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