De toile en toiles – projet Cellul’art (2012 / 2013) Isabeau Dautriche (M1, G1)

—–Ce projet a été réalisé dans le cadre de Cellul’art, avec Vincent Delattre, Florine Fougeray et Aurore Pelletier, nous sommes intervenus à l’école Jean Nicolas, dans la classe de CE1 / CE2 de Lucile Pottier pour mener des séances d’arts visuels.

Le projet de cette année a été articulé autour des œuvres d’Anne Le Mée. Nous sommes intervenus à trois reprises avec les élèves. Toutes les séances ont été menées dans les locaux de l’IUFM.

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Première séance : Visite de l’exposition et expérimentation autour des bulles.

—–Cette séance a eu lieu en demi-groupe. Pendant qu’un groupe découvrait l’exposition, l’autre participait à des ateliers en salle d’Arts visuels.

  • La visite : nous avons d’abord laissé les enfants regarder, découvrir, discuter entre eux sur l’exposition. Nous en avons profité pour les faire verbaliser, écouter leurs hypothèses, … C’est seulement une fois qu’ils avaient pris connaissance des croquis et travaux exposés que nous leur avons présenté Anne Le Mée, son travail et ses méthodes (il fallait expliquer que les croquis exposés correspondaient à des recherches, des réflexions). Nous les avons amenés à dégager la place prépondérante que tient la nature chez Anne Le Mée.

    Dans un deuxième temps, nous leur avons demandé de choisir un des travaux exposés qui leur ferait penser à un élément de la nature. Chaque élève a ensuite expliqué son choix à ses camarades, ce qui a donné à des discussions animées et très enrichissantes.

  • Les ateliers : nous avions déjà en tête la thématique de la toile. Nous avons décidé d’expérimenter autour de la bulle de savon. Deux ateliers ont été menés en parallèle, puis intervertis. Le premier consistait à construire un support pour pouvoir faire des bulles. Les élèves avaient à disposition du fil électrique mais aussi d’autres matériaux avec lesquels il était impossible de créer un support qui fonctionne. Ils ont expérimenté plusieurs techniques (à main nue, avec de la ficelle, …). Après quelques échecs cuisants (mais très divertissants!), ils se sont tournés vers le fil gainé. Ils ont testé plusieurs méthodes jusqu’à ce qu’ils se rendent compte qu’il faillait que leur support soit fermé, et donc qu’il fallait torsader le fil. Cette notion de torsade et le fait de chercher une solution technique à un problème fait un lien avec les séances suivantes.

    Le deuxième atelier avait pour objectif de dégager la notion de toile. Sur un rétroprojecteur, nous avions disposé des bacs en plastique transparents remplis d’eau savonneuse. Les enfants devaient y incorporer de l’encre et souffler avec une paille pour faire un maximum de bulles. Le rendu projeté forme une sorte de toile.

    Toile de bullesSupport et croquis

    Après les expérimentations, nous leur avons demandé de faire un croquis qui représenterait un des deux ateliers.

Deuxième séance : Nouer, tisser, tresser

Après un rappel par les élèves de ce qui a été fait précédemment, nous avons fait le lien entre les toiles observées au rétroprojecteur et les toiles d’araignées par des questionnements à l’oral (A quoi vous fait penser le mot « toile » ? …). Les élèves devaient ensuite réaliser leur propre toile d’araignée.

  • Matériel : cadres en carton de tailles différentes

    —–fils de fer, de laine, ficelles, fils électriques, … (de différentes tailles et couleurs)

    —–du ruban de chantier

    —–morceaux de filet de pêche, de grillage, de sac à patate, …

    —–les outils nécessaires pour découper ces matériaux

  • Contraintes : utiliser trois matériaux différents au minimum

    —————-les relier entre eux et au cadre d’au moins trois manières différentes

    —————-faire que l’ensemble reste solidaire sans scotch, colle, …

    Nouer, tisser, tresserToiles exposées

—–Les enfants se sont rapidement pris au jeu. Certains ont eu quelques difficultés à démarrer car ils ne savaient pas faire de nœuds. Nous nous déplacions d’îlots en îlots et les amenions par des suggestions à chercher une autre solution pour attacher leur toile. Nous avons ensuite procédé à un temps de verbalisation sur leur travaux et sur leurs ressentis quant à l’activité. Quelques phrases prises à la volée « J’aime bien travailler avec mes mains », « c’était bien parce qu’on pouvait faire plein de choses mais qu’on était pas obligé », …

—-L’objectif était de créer une toile qui serait réutilisée à la séance suivante pour projeter de la peinture pardessus et travailler sur les empreintes, ombres projetées, … Devant la qualité des productions, l’implication des élèves, et leurs choix plastiques très colorés, nous ne pouvions nous résoudre à les recouvrir de peinture. De plus, certains ont choisi de tisser très serré, ce qui ne permettait pas de laisser passer la peinture. De fait, nous avons changé nos plans.

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Troisième séance : Les araignées envahissent la cour

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—–Nous avons rebondi sur ce qui a été produit par les élèves et sur la météo. L’objectif était de prolonger le travail mené sur les techniques de tissage / tressage / nouage … Nous avions préalablement disposé six chaises, chacune à proximité d’un arbre. Les élèves étaient répartis en six groupes de quatre ou cinq élèves.

« Une tempête a fait voler des chaises dans la cour. Vous, petites araignées, en profitez pour y construire votre toile. »

  • Matériel : le même que la séance précédente (pour la continuité)

    ————du gros câble électrique

    ————du scotch « fragile »

  • Contraintes : investir l’espace entre l’arbre et la chaise

    ————–travailler en équipe, donc arriver à un accord sur les choix

    —————-créer une toile continue

    —–

    "Araignée scotchi, scotcho, scotcha""Chaise d'araignée"

    —–De retour en classe, chaque groupe a choisit un titre pour sa toile. Les élèves se sont montrés très créatifs. Certains groupes ont eu quelques difficultés à travailler collectivement, mais ont réussi à trouver un accord. Nous les avons ensuite fait verbaliser sur le travail, chaque groupe a présenté ce qu’il a fait et comment. Nous avons recueilli de nombreuses interprétations, un groupe a fait « un relaxant à araignée » (c’est-à-dire un hamac), d’autres ont pensé à faire « une autoroute pour que l’araignée retrouve sa toile », …

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Bilan : cette expérience a été très enrichissante pour nous. De la préparation à la réalisation, nous avons pu confronter nos projets à la réalité d’une classe. Les élèves se sont montrés très disponibles et motivés, leur enthousiasme face aux activités proposées nous a même surpris. Nous les avions largement sous-estimés !

Leurs travaux sont exposés dans la galerie, une dernière « séance » va avoir lieu. Nous voulons les amener voir l’exposition pour valoriser tout le travail accompli.

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Une réflexion sur « De toile en toiles – projet Cellul’art (2012 / 2013) Isabeau Dautriche (M1, G1) »

  1. Article exemplaire à l’image de votre investissement qui l’a été tout autant durant toute cette année.
    Félicitations Isabeau, Aurore et Vincent !
    Pascal BERTRAND

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