Bon dieu de bon dieu que j’ai envie d’écrire un petit poème
Pour mettre en fureur les gens graves graves graves
Ou ronds comme des barriques
Rois d’un jour ou d’une nuit
Tels des asphodèles en haillons
Tirées de leur charnier
D’où fusent des étincelles
L’amor que passa a la vora del mar
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Une voix, une voix qui vient de si loin
D’entre les tombes, d’entre les morts*
Mots sécrétés, mâchonnés
Mots des peines perdues
Mots de milliers d’ancêtres
Mots en haillons d’argent
Asphodèles fanés sur un charnier fumant
Mots mots mots
Cataracte métallique d’un poème
Etincelles brûlantes d’une lumière éphémère
Sur une belle phrase creuse
Car onques puis n’en ai ouï parlé
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Bon dieu de bon dieu que j’ai envie d’écrire un petit poème
queue d’chi
ça vient pas
en pan.
La Claudette est allée cloper
le vieux Bruegel carnavalise
et la Censuré fainéantise
Bon dieu de bon dieu
un p’tit poème, c’est pas sorcier
même la Morgann y est arrivée
Un tout p’tit poème japonais
Même un verset, un truc biblique
deux trois mots qu’on élucubrique
Merde,
j’ai renversé.
Bon dieu de bon dieu
Petit poème
tu vois où se trouve la poubelle?
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J’ai toute une maison de mots
mais personne à qui les dire
Toute une maison entière
et personne ne l’habite
Je vais je pars je reviens
Les lofoten et la Barbade
Je parle à une pierre, un canard, un vieux chien
J’ai toute une maison de mots
mais personne à qui les dire
Les années tombent
les voix s’usent ou disparaissent
Il gèle
et le mandarinier n’a toujours rien donné
J’ai toute une maison de mots
mais personne à qui les dire
Alors je les mets en ordre
alignés comme un poème
et je les range au fond de moi
mais s’il s’agit de les dire fort
alors
alors
la voix s’étrangle
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Tu m’as dit si tu m’écris
Ou tu m’écris si tu m’as dit
Qu’a-t-il dit, qu’à t il écrit ?
On ne s’est pas compris
Puis on se parlera
Là, tu m’écouteras
Et on partagera
Mais on ne se comprendra toujours pas
Je me suis retournée
Je ne t’ai pas parlé
Je ne t’ai pas écouté
Je n’ai rien dit
Je n’ai rien écrit
Je suis juste partie
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J’ai toute une maison de mots
Des mots pour des poèmes
Des poèmes pour des mots
Des mots pour des échanges
Des échanges pour des rencontres
Des rencontres pour un partage
Et ce partage que permet-il ?
Nul ne le sait
Mais chacun choisira son voyage
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Je préfère les mots simples,
Pas les mots trop beaux,
Les mots trop nouveaux.
Les petits mots tout bête,
Qui ne prennent pas la tête.
Les mots qu’on comprend facilement,
Sans réfléchir trop longtemps.
Pas les mots composés,
Les mots qu’on ne sait pas prononcer.
Les mots sans prétention,
Sont mes préférés en toute saison.
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Une voix, une voix qui vient de si loin,
Il pleure dans mon cœur,
Au rappel de ce souvenir lointain.
Comme un poème depuis longtemps oublié,
Qui nous revient sans y penser.
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Je préfère les mots simples
À ces mots de femme
Tonnerre ! Sourds ennemis…
Je préfère les mots simples.
Je ne vis pas l’Unique Autre
Glisser son billet doux
Et la faute, par sa bouche tue.
Je ne vis pas l’unique autre.
À ce moment, presque parfait !
À ce moment, il manquait…
…Quoi ?
Sourd, sourd,
Regardons ailleurs.
Là-bas, par la fenêtre.
Vraiment,
Je préfère les mots simples.
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Prends ces mots dans tes mains et sens leurs pieds agiles
Prends ces mots dans tes mains et sens leurs pieds d’argile
J’ai toute une maison de mots.
Fragiles !
Construis, explore : les poèmes naissent donc pieds-nus ?
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Mélancolie du soir
C’est le grand froid de la nuit, c’est le noir
Noir dans le gris du soir
Dehors, la lune ronde qui blanchit
Nous offre un Paradis
Qui balaie la nuit
Harmonie du soir.
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Je vis assis
Voila, il est minuit
Dehors, la lune ronde qui blanchit
Elle est pleine
Toi tu es endormie
Comment faire pour ne pas avoir trop de peine
Cette nuit là je vis assis
Je vais t’écrire un poème.
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Sécrétés, mâchonnés par des milliers d’ancêtres
Ils viennent de la Terre
Dévorés par beaucoup d’Hommes
Ils s’animent à différents rythmes
Vivant de l’inspiration d’un poète ou de matière organique
L’un aime être lu à tue-tête
L’autre avoir l’estomac bien remplis
Ils peuvent tous deux être à la fête
Sans doute peuvent-ils être touchés par la mélancolie
Leur rôle est majeur
Là pour que je te pleure
Ou bien traduire mon bonheur
Ils remettent ton corps à sa terre
Ou encore de belles paroles, puisses-tu être bénéficiaire
Alors, Grand-Mère,
Dis Merci aux vers.
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Des ancêtres bruyants
Sécrétés, mâchonnés par des milliers d’ancêtres,
toutes ces complaintes émanant de tous les âges
n’ont de sens qu’au passage
de tous ces problèmes aussi futiles soient-ils, transperçant notre être.
Nos efforts sont piètres
lorsque l’on souhaite faire barrage
à toutes ces douleurs qui nous demande du courage.
Mais, attendons d’être nous-mêmes ancêtre avant de se complaire en de maintes plaintes.
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Des mots et des lettres
Assis par terre au milieu de mots
je regarde, assis, s’écouler ce torrent de phrases.
Quelques lettres m’éclaboussent.
Assis au milieu de cette pluie d’encre,
je me laisse imprégner de l’écriture.
Je vis assis au milieu de ce tintamarre de mot et pourtant je me laisse aller à faire ce poème.
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Petite chose verte
Quelle est cette chose verte et molle?
Inventé par l’homme stressé et impatient,
A tous les goûts et couleurs satisfaisants,
Que l’on abandonne et que l’on colle.
Avant de s’en être débarrassé,
Il est retourné ça et là dans le néant,
Sécrétant de la salive d’aspect gluant,
Allant même créer des bulles l’été.
Ecoute-moi petit bonhomme !
Cette chose mâchonné à longueur de journée
Par nos milliers d’ancêtres les Pigmées
N’est autre que le chewingum !
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Entends-tu?
Entends-tu au loin cette voix?
Qui répète sans cesse des milliers de fois
« Dis, qu’as-tu fait, toi que voilà, de ta jeunesse ? »
Cette voix s’élève, puis s’éloigne et s’affaisse.
Une voix, une voix qui vient de si loin
Ne vient-elle pas de son imaginaire lointain
Ancrée comme un poème effacé …
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M’écris-tu ?
Si, dis.
Tu cris me ?
Si tu cries ?
Si tu m’as cru
Tu m’as cuit !
Mais, dis-tu,
si tu m’écris,
Tu m’as dit.
Bon Bieu de Bon Dieu, que j’ai envie d’écrire un petit poème !
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Poème
Je t’avais dit, tu m’avais dit
Vivre plus loin.
La vie est-elle une chose ?
Rondeur et déca danse
Mars est-elle une fête ?
Dérouter le temps
Là-bas, ici bat
Ton cœur qui bat,
Et s’en allait
les poings
dans les poches
fermées,
crevées.
Vivre et sentir.
Humer,
Respirer,
Jouir d’en rire.
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C’est mon po, mon po, mon poème
Un peu bateau, pas sûre que t’aimes
C’est mon po, mon po, mon poème
Un vrai fardeau, rêvé bohème
C’est mon po, mon po, mon poème
Pardon pour vous, pardon pour eux, pour le silence
C’était mon po, mon po, mon poème…
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Ivre mort (ou pas), mais mort quand même
Blanc comme un linge, qui le recouvre
Nu comme un ver, étendu sur le sol
Maigre comme un clou, qui ne tient plus debout
Il est là, comme si de rien n’était
Merci Claudette pour ta contribution poétique avec Jean-Michel au blog d’arts visuels et du suivi de médiation culturel.
Pascal Bertrand