Animation  » faire croire… »

1-Description/mise en relation/argumentations par Briand Cynthia

Il s’agit d’une animation mettant en scène une maquette réalisée principalement en morceau de sucre, et secondairement de kaplas ainsi que d’une boîte d’allumette. J’ai choisi de construire ce projet autour de l’incitation « faire croire ». Etant Inspirée par le travail d’Olivier Thuault, dans le cadre de l’exposition « Trucville » à la CAUE (Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement), j’ai souhaité réaliser une œuvre évolutive simulant les effets du temps. Il s’agit bien de « faire croire », de donner l’illusion d’une évolution progressive de la  production.

Pour aboutir à l’effet escompté, j’ai voulu utiliser la technique du stop motion qui permet de créer un mouvement à partir d’objets immobiles. Il a fallu construire dans un premier temps la représentation d’une des maquettes d’Olivier Thuault avec les matériaux cités précédemment. Une fois la construction aboutie, une série de photo a été prise de la construction en ôtant des éléments à chaque photo. En les faisant défiler, une sensation de dégradation s’offre à nous. Cependant, ce phénomène peut être réversible, et donc en inversant l’ordre de passage des photos nous pouvons faire croire au spectateur de la construction d’un bâtiment. L’utilisation d’un logiciel a été nécessaire pour construire un film d’animation à partir des clichés pris. Pour finir, J’ai voulu représenter à travers ma production ce qui motivait les réalisations de cet artiste plasticien-vidéaste : la dégradation-construction. Olivier Thuault dit ceci à propos de son travail : «  mes travaux évoquent des architectures et paysages perturbés et déstabilisés par un mouvement, un flux, un remous… ».

« construire, et caetera » d’Olivier Thuault, plasticien-vidéaste http://www.olivier-thuault.com/page-film-CONSTRUIRE-1.html

Etant inspirée des œuvres d’Olivier Thuault, il a été naturel de rapprocher le film d’animation à ce qu’il a pût réaliser au sein de cette exposition, notamment à l’animation affichée plus haut. Cette dernière, nommé « construction, et cætera », montre au spectateur des paysages urbain qui sont soumis à de nombreuses mutations au cours du temps : dégradation, restauration, embellie et qui ont un impact sur l’environnement. « […] Et cætera » pourrait résumer l’ensemble des modifications observables dans le paysage, car en effet nous n’assistons pas qu’à des constructions.

Le petit film d’animation que j’ai construit n’est pas sans faire écho à celui d’Olivier Thuault. En effet, par l’intermédiaire de ma production j’ai voulu résumer l’idée qui se dégageait de son animation. C’est par l’observation et l’analyse des œuvres d’Olivier Thuault qu’il a été possible d’extraire l’idée qui me semble principale. Le fil vecteur de la construction de l’animation de l’artiste résiderait, selon moi, en l’impact du temps sur les paysages et l’architecture urbaine, sur l’évolution de notre espace.

2-Transposition didactique

L’élaboration de maquettes en classe peut donner lieu à diverses pistes d’enseignements. Une première serait de faire travailler les enfants sur l’utilité d’une maquette et sur les manières de la construire. Par un travail de réflexion et de manipulation ils devront se  forger une idée de ce qu’est l’espace et comment le représenter en volume (plein/vide, curviligne/rectiligne,…). Ainsi, ils pourront se familiariser avec ce qu’est une maquette, ce que sont ses caractéristiques, ce qu’elle permet. Toute cette énergie fournie par les enfants lors de la construction de maquettes aura pour but de les amener à s’exprimer et à créer de manière réfléchie. Les faire travailler sur ce genre de projet leur permet de se poser quelques questions : quels matériaux choisir ? Comment les placer pour que la maquette ne s’effondre pas ? Qu’est-ce qu’il est possible de faire pour que les éléments restent soudés entre eux ?

Il serait également intéressant de les faire travailler sur le passage du plan à la maquette et inversement (plat/volume). Pour ce type d’activité on peut envisager plusieurs modalités selon le résultat recherché. Une contrainte, telle que respecter l’échelle du plan,  pourrait leur être donnée et ce afin de leur faire prendre conscience des normes que l’on doit appliquer en architecture. Dans ce cas-ci, il est possible de réaliser un parallèle avec l’enseignement des mathématiques afin de réaliser les conversions nécessaires. Les enfants devront apprendre à extraire les éléments pertinents du plan, à développer leurs capacités mentales de manipulation de l’espace, à utiliser différents point de vue pour construire un plan et respecter les conventions de chacun. Une autre modalité serait de laisser libre cours à la créativité des enfants pour passer du plan à la maquette. Ils pourront alors procéder à des choix plastiques (agrandir, déformer, détruire,…) qu’ils justifierons. Ce travail permet alors aux élèves de se rendre compte des paramètres qui changent du plan à la maquette.

3-Ancrage pédagogique

  • Cycle choisi : cycle 3
  • Objectifs de la séquence:-réaliser une production en deux ou trois dimensions,  collectivement

-choisir, manipuler et combiner des matériaux, des supports, des outils

-commencer à expliciter ses choix et ses jugements face aux pratiques artistiques réalisées ou aux œuvres rencontrées (BO n°5 du 12 avril 2007)

  • Matériel : matériel de récupération (cartons, bristols, bouchon, sucre,…), photocopies de trois dessins d’Olivier Thuault représentants des maquettes.
  • Modalités : travail de groupe (5/6 personnes )

Compétences du socle commun engagées :

La maîtrise de la langue française : l’élève doit savoir s’exprimer dans un vocabulaire compréhensible de tous et précis, pour désigner des objets réels, des émotions, des abstractions.

-Les compétences sociales et civiques : prendre part à un dialogue (respecter les tours de parole, justifié, formulé). Connaître les règles de la vie collective et comprendre que toute organisation humaine se fonde sur des codes de conduite et des usages dont le respect s’impose.

-L’autonomie et l’initiative : s’appuyer sur des méthodes de travail, savoir respecter les consignes

  • Temps estimé pour cette séance : 45 min
  • Descriptif du déroulement de la séance.

L’objectif premier de cette séance sera de familiariser les enfants au passage d’une figure plane à une maquette, caractérisée par le volume qu’elle occupe. Pour cela, la classe dispose comme matériel, de photocopies représentants trois plans d’Olivier Thuault, ainsi que de matériel récupérés par les enfants (bouchon, boîte,…).  Les élèves travailleront par petits groupes de 5 personnes maximum, concentrés en îlot afin de créer une émulation et une rencontre des idées. Il sera demandé aux élèves de choisir un dessin de l’artiste parmi un éventail de choix restreint (3 dessins en circulation dans la classe). Le premier travail de la classe consistera à analyser les dessins qu’ils auront choisis. Cette analyse sera guidée par les questions de l’enseignant et se fera oralement de manière collective :

  • Comment appelle-t-on ce genre de dessin ?
  • Que représente-t-il ?
  • Le dessin et ce qu’il représente en réalité sont-ils de même taille ?

Ainsi, à travers cette analyse, il faudra s’attacher à définir le vocabulaire qui se rattache à cette activité : plan, maquette, perspective…Il faudra également introduire la notion d’échelle et donc la notion d’écart entre ce qui est représenté sur le plan et la réalité. Les enfants doivent prendre petit à petit conscience que le plan sert à représenter du volume. Le plan servirait à comprendre les caractéristiques de l’objet représenté. Il faut que les enfants trouvent une utilité à faire des plans. Pour cela, on peut par exemple confronter une maquette et un plan. La maquette ne sera présentée que sous un seul angle et donc il ne sera pas possible d’explorer l’ensemble de la maquette. Il pourrait alors leur être demandé quel objet d’entre le plan ou la maquette leur permet de repérer le plus de détail possible, de voir comment est construit le bâtiment. La fonction du plan devra donc s’imposer à eux.

Après l’analyse de plan les élèves devront réaliser une maquette en s’inspirant du dessin d’olivier Thuault qu’ils auront choisi. Pour cette activité, aucune contrainte ne leur sera imposée et c’est sans doute là que se place la difficulté pour eux du fait qu’ils devront faire des choix en groupe. En détournant les plans de l’artiste, les élèves modifierons des normes comme l’échelle, la forme, la grandeur et par là prendrons conscience des paramètres qu’ils modifient lors du passage du plan à la maquette. Des questions émergeront telles que le type de matériel qu’il est possible d’utiliser/assembler, les moyens de faire tenir la construction. On a dès lors une manipulation de matériaux dirigée par une réflexion collective. Les enfants testeront donc différentes matières, épaisseurs, coloris. Ils s’approprieront le matériel jusqu’à aboutir à la réalisation de leur maquette. Une deuxième séance serait à prévoir pour que chaque groupe puisse présenter sa maquette. Lors de cette présentation, ils devront expliquer leur choix quant au dessin qui aura été retenu par le groupe, les différences ou ressemblances avec la maquette, le matériel utilisé, les difficultés rencontrées et comment ils  auront fait pour les surmonter.

  • Critères d’évaluation :

-avoir réussi à construire une maquette stable

-argumenter ses choix

-utiliser un vocabulaire adéquat

3 réflexions sur « Animation  » faire croire… » »

  1. Ok pour l’inversion du film qui questionne davantage la construction/déconstruction et la notion de temps.
    Piste d’apprentissage convenable plus ancrée dans les maths que dans les arts visuels (du gabarit au volume). Il conviendrait peut-être de leur laisser le choix de déformer, agrandir ou multiplier la maquette issue du plan…)
    Bonnes vacances
    Pascal Bertrand

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