La Briqueterie reçoit « La bête est humaine »

Mise en mouvement des sculptures de Jean Fontaine

Exposition à la Briqueterie du 12 février au 29 avril 2012
Exposition à la Briqueterie du 12 février au 29 avril 2012

Séance du lundi 19 Mars 2012

 

Lors de ce TP d’arts visuels nous nous sommes rendus à la Briqueterie de Langueux où une exposition intitulée « La bête est humaine » se tenait. Différents artistes y sont exposés, Christophe Meyer, Marie-Laure Cloarec, Thierry Lafontaine, Lucette Brandy et Jean Fontaine. C’est autour des œuvres de ce dernier que le TP se déroulait.

Jean Fontaine céramiste, ancien professeur d’Arts Plastiques, nous propose des sculptures mêlant formes humaines et animales. En effet, il obtient ce résultat grâce à des estampes successives (recto puis verso) moulées à partir de corps humain (en l’occurrence, sa femme), d’animaux ou tout autres pièces mécaniques et diverses. La prise d’empreinte effectuée à partir des moulages constituera le « négatif » des corps et révèlera alors les moindres détails (plis de la peau, veines, …) lors de l’application d’une couche de grès assez épaisse. Ces couches de grès, une fois cuites, seront alors assemblées entre elles mais aussi avec d’autres moulages de parties animales, mécaniques ou végétales, ce qui donne un résultat surprenant. Ainsi cette juxtaposition de l’humain, de l’animal, du mécanique et aussi du naturel donne à voir quelque chose d’étrange.

Sculpture de Jean Fontaine

 

La séance à la Briqueterie n’était pas une séance comme les autres dans la mesure où l’approche des œuvres était en même temps plastique, verbale et non verbale. En effet, nous nous sommes divisés en plusieurs groupes de quatre personnes, dans lesquels chacun avait un statut particulier. L’un était aveugle, l’un écrivain / poète / journaliste, l’autre dessinateur / cinéaste et le dernier danseur / chorégraphe / mime / musicien. Ce jeu de rôle avait pour but d’appréhender autrement les sculptures que par la forme verbale traditionnelle souvent utilisée en classe. Ainsi la découverte des œuvres prit une forme particulière et différente d’un groupe à l’autre. En effet, certains guidaient l’aveugle d’une sculpture à une autre et évoluaient autour de son ressenti, le chorégraphe écoutait ce que percevait l’aveugle et se demandait s’il « voyait » l’œuvre comme lui. Puis il réfléchissait à la reproduire grâce à son corps par des postures, des poses tout en gardant un esprit de mouvement.

Extrait d’une vidéo réalisée sur place, cliquer sur le lien suivant :Mise en mouvement des sculptures de Jean Fontaine . 

Dans d’autres groupes, c’est le reporter qui s’intéressait à l’aveugle, essayait d’écrire ses impressions et remarquait que c’était souvent les mêmes mots qui revenaient : « c’est bizarre », « qu’est ce que c’est ? ». En effet, pour l’aveugle ce sont d’autres sens qui sont mobilisés pour s’imprégner des sculptures, il peut toucher la sculpture, essayer de repérer les différents éléments, matériaux utilisés. Certains changeaient de méthode au fur et à mesure de la « visite », afin d’arriver à se représenter l’œuvre, ils ne partaient pas d’une « vision » d’ensemble mais se plongeaient dans la recherche du détail pour se représenter la sculpture. On peut donc se poser la question du regard de l’aveugle.

 

Enfin, un binôme de « danseuses » proposa une chorégraphie commune qui représentait le réveil d’un des « monstres » et insistait beaucoup sur les dents, les crocs et les cornes observées lors de l’exposition. La danse se basa sur une structure proche du Haka Néo-Zélandais pour son côté brutal ainsi que sur des pas de danse africaine pour représenter l’aspect tribal de l’exposition. La danse apparaît donc bien comme un moyen d’expression en lien avec les arts visuels en ce sens qu’elle dessine les mouvements.

 

La seconde partie de la séance portait sur un travail de la terre qu’offre la région briochine. La consigne était de modeler une créature monstrueuse à partir de la terre et des matériaux que nous avions amenés. Les résultats sont étonnants et difficiles à décrire car ils sont à la limite entre l’humain et l’animal. Le but de ce travail était bien de se placer dans la perspective de Jean Fontaine et d’aller à la rencontre de sa démarche artistique. Nous nous attacherons à la verbalisation et à la description de nos productions lors de notre prochain TP.

 

 

Dans une perspective de transposition didactique, retenons les multiples intérêts d’une sortie scolaire à la Briqueterie. En effet, cette journée pourrait faire l’objet d’une étude de l’écosystème de la baie de Langueux assortie d’une visite des locomotives à la périphérie du musée. La Briqueterie en elle même propose des ateliers de manipulation ainsi que des expositions temporaires à l’image de celle dont nous avons profité. Et ce dans une architecture alliant modernité et tradition.

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