Mauvais poil par Wladimir

Mauvais poil    par Wladimir

    Depuis ce matin, tout va mal ! Rien que des emmerdes … J’étais censé livrer une quarante-cinquaine de poussins à mon ami Hubert, et Hubert, il est pas du genre à te pardonner le péché originel. J’avais pas l’droit d’me louper sur ce coup … sous peine de me retrouver dans un avion direction Caracas.

Ça a commencé par un accident de bananes, j’aurais pu m’en douter. J’ai toujours dit que les fruits savaient pas conduire ! Toujours est-il que j’ai dû attendre un satané quart d’heure l’arrivée de la dépanneuse. Même que des chats avaient déjà commencé à éplucher la tôle, rien que des crevures ceux-là … Les dépanneurs se sont ramenés peinards, dans une théière qui arborait des graffitis obscènes, du genre de ceux qui font chialer ta grand-mère. Pendant qu’ils intervenaient, j’ai avisé une sacrée chienne qui faisait son sort à une andouille, de la vraie dentelle. Y’a des jours où j’me dis que la barbaque se la coule douce … J’ai enfin pu repartir, allez ! Ciao le banana split !

Moins de deux minutes après, ça a été au tour du passage à girafes d’entrer en scène. Faut toujours que je me l’prenne ! Les barrières désespérément closes, voilà un lièvre qui rapplique sur son solex. Il se range à côté de moi, l’œil abruti, et ce p’tit branleur me fait une patte d’honneur, gratos ! Oh malheureux ! t’aurais jamais dû sortir de ton gîte aujourd’hui. Je sors de ma caisse, qui commençait entre nous à flairer la basse-cour, et je te choppe l’énergumène par ses oreilles stupides. Il faisait moins le cuistre quand je l’ai envoyé se faire voir chez les poiscailles … Non mais quelle tanche alors ! Y’a plus de jeunesse, j’vous jure …

Quand j’ai enfin pu repartir, le soleil était déjà repassé sous la lune, l’empêchant de bronzer comme d’habitude … J’avais bien perdu quelques volatiles dans la bagarre mais j’étais tout de même déterminé à satisfaire Hubert parce qu’Hubert, il est pas là pour s’astiquer la glotte. J’ai appuyé sur le campagnol tant que j’ai pu, j’ai traversé les faubourgs de Carthage à toute berzingue, sans passer par la case Gustave, et là … Paf ! le radar qui me flashe. La prune et la moutarde m’ont fait éternuer de rage. Je commençais sérieusement à être au bout du mégot …

Texte crée par Wladimir,

sous l’impulsion de Claudette et Jean-Michel et mise en images avec Pascal

 

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